Lors d'une réception à la Maison Blanche, le président sortant a semblé admettre que les efforts de ses juristes pour contester l'élection de Joe Biden pourraient ne pas porter leurs fruits. Chaque jour un peu plus seul dans sa croisade pour contester la victoire de Joe Biden, le président sortant, Donald Trump, évoque, désormais ouvertement, la possibilité d'être de nouveau candidat à la présidence en 2024. «Ce furent quatre années fantastiques. Nous essayons de faire quatre ans de plus. Sinon, je vous reverrai dans quatre ans», a-t-il déclaré, mardi 1er décembre au soir, lors d'une fête de Noël à la Maison Blanche. L'événement, en présence de responsables du Parti républicain, n'était pas été ouvert à la presse mais une vidéo de son discours a circulé peu après. Des accusations de fraude infondées répétées Près d'un mois après l'élection du 3 novembre, Donald Trump refuse toujours de reconnaître sa défaite face à Joe Biden. Reclus dans la Maison Blanche, il limite au maximum ses apparitions publiques, se contentant, en guise de communication présidentielle, de tweets colériques sur des fraudes électorales supposées, qu'aucun élément concret n'accrédite. Dans une étrange vidéo diffusée mercredi après-midi, le président a répété, sans apporter d'éléments nouveaux, ses accusations infondées. Dans ce discours parfois confus, dont il affirme, l'air très sérieux, qu'il pourrait être «le plus important» de sa carrière politique, il se dit «déterminé à protéger le système électoral». Sa version longue, diffusée sur Facebook, dure 46 minutes. Mardi, le ministre de la justice, Bill Barr, s'est montré extrêmement clair sur ce thème. «A ce stade, nous n'avons pas vu de fraude à une échelle susceptible de changer le résultat de l'élection», a lancé cet ultra-conservateur, dont les mots ont d'autant plus marqué les esprits qu'il fait partie de la garde rapprochée du président. Un pari remporté par Grover Cleveland Selon NBC, Donald Trump a évoqué avec des proches la possibilité d'annoncer le lancement de sa campagne pour 2024 le 20 janvier, jour de la prestation de serment de Joe Biden, à laquelle il n'assisterait donc pas. L'ancien homme d'affaires se dit un peu superstitieux. En 2017, il avait fait déposer le dossier en vue d'une nouvelle candidature en 2020 dès le 20 janvier, jour de sa prise de fonction. Fidèle à son sens de la provocation, il pourrait aussi profiter de l'occasion pour utiliser une recette qu'il affectionne particulièrement : la contre-programmation. A plusieurs reprises, durant son mandat, il avait boycotté le dîner de l'Association des correspondants de la Maison Blanche et organisé, le même soir, un meeting de campagne. Une annonce de candidature pour 2024 lui permettrait, bien sûr, de rester à court terme au centre du jeu. Mais le chemin sera semé d'embûches. Dès le 20 janvier, il deviendra «ex-président» et l'équation changera radicalement. La crainte qu'il inspire parmi les élus républicains et l'attention médiatique dont il bénéficie (et raffole) s'amenuiseront considérablement. Cependant, comme il le rappelle à coups de tweet, Donald Trump n'a toutefois pas subi la déroute dans les urnes que lui prédisaient certains et peut revendiquer un solide socle de sympathisants. En théorie, rien ne l'empêche de tenter de nouveau sa chance en 2024. La Constitution américaine interdit d'assumer plus de deux mandats, mais en faire deux non consécutifs est une possibilité. Un seul homme a réussi ce pari : Grover Cleveland, à la fin du XIXe siècle. Elu en 1884, il fut battu en 1888, puis élu de nouveau en 1892. Il est, dans les livres d'histoire, à la fois le 22e et le 24e président des Etats-Unis. Grover Cleveland avait 56 ans au début de son deuxième mandat. Donald Trump en aura 78 en 2024.