Une explosion dans un bar à Madrid fait 23 blessés    Ouverture du Forum culturel international « Panda d'or » 2025 à Chengdu    La Chine livre 723 autobus Yutong modernes au Maroc en prélude à la CAN 2025    Des investisseurs de la République centrafricaine au Maroc pour renforcer les partenariats économiques : projets de développement exemplaires    Le conseil national du Parti des forces citoyennes approuve la fusion avec le Parti marocain libéral    Lamine Yamal révèle le parcours migratoire inspirant de sa grand-mère marocaine    Diaspo #406: Laila Karrouch, la auxiliar de enfermería que escribe para sanar    Morocco secures NOAA certification for sustainable seafood exports to US market    Ireland publishes Doing Business guide in Morocco for Irish companies    Le nouveau Code de procédure pénale entre en vigueur    Londres : Des milliers de Britanniques manifestent pour « la liberté d'expression »    Camps de Tindouf : des ONG alertent sur la persistance de l'esclavage    Mondiaux de Tokyo: Soufiane El Bakkali et Salaheddine Ben Yazide qualifiés pour la finale du 3000 m steeple    Le projet atlantique transforme la relation entre le Maroc et la Mauritanie en traçant de nouvelles voies de coopération et en révélant des fragilités partagées    Maroc-Finland : Entretiens parlementaires en plein rapprochement politique    Le Maroc obtient la reconnaissance officielle de la NOAA pour la conformité de ses pêcheries    Deux chefs de file criminels britanniques écopent de lourdes peines après des projets d'acheminement de cocaïne et de cannabis depuis le Maroc    Fouzi Lekjaa : Le Maroc offrira la meilleure édition de l'histoire de la CAN    Coupe d'Afrique: Taghazout Bay, nouveau carrefour du triathlon africain    OCK / Miloud Jadir nommé directeur administratif: Un retour qui insuffle de l'espoir ?    Discours enflammés en public, soumission en coulisses : le vrai visage du régime algérien    La Flottille de la Liberté : quand la mer se fait chemin d'humanité    Algérie : la duplicité au grand jour – New York dévoile la vérité sur son discours pro-palestinien Vote en faveur d'une résolution exigeant la fin du contrôle du Hamas à Gaza et la remise de ses armes    Les Malawiens mardi aux urnes pour des élections législatives et présidentielle    2025, Année du Volontariat : L'Istiqlal au Service de la Nation    Fouzia , l'ombre douce - Un conte triste    Botola Pro : les marques locales règnent en maitres    Le message d'adieu d'Amine Harit à l'Olympique de Marseille    CAN Maroc-2025: La vente des billets débute le 25 septembre    Les investissements chinois en Nouvelle-Zélande ont bondi de 106 % en dix ans    Le dirham s'apprécie de 0,6% face au dollar du 4 au 10 septembre (BAM)    Taza : la nouvelle gare ferroviaire officiellement inaugurée (VIDEO)    Younes Sekkouri donne le coup d'envoi de la rentrée 2025-2026 de la formation professionnelle    OPCVM : l'actif net dépasse 814,63 MMDH au 8 septembre    Les prévisions du samedi 13 septembre 2025    Revue de presse de ce samedi 13 septembre 2025    Cinéma : le 7e art marocain brille sur les canaux vénitiens    Rendez-vous : demandez l'agenda    L'Association colombienne de la presse décerne sa plus haute distinction à Farida Loudaya    Entre hausse des droits de scolarité, litiges judiciaires et accusations de gestion partisane, itinéraire d'un récit fallacieux et idéologique qui vise Al Akhawayn    La Fête du Cinéma revient pour une 2e édition du 11 au 14 septembre 2025    Contradiction algérienne : dénoncer Israël en public, voter la solution à deux Etats en coulisses    Santé : suivi ministériel des hôpitaux et projets à Rabat-Salé-Kénitra    L'Humeur : Excédé, Hajib tire dans le tas    Bouznika : Cinq jours au rythme du Camp d'Eté des Jeunes, initié par l'Association Tarbia et Tanmia (ATT)    Festival du film Panda d'or : 5 343 œuvres en compétition pour 27 récompenses    Le prix du Panda d'or incarne la richesse et la diversité culturelles    Rabat et Paris discutent du développement du partenariat sécuritaire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Youssef Guerraoui Filali : « Il est temps d'innover dans les mécanismes de financement et de laisser l'endettement comme un dernier recours »
Publié dans Barlamane le 27 - 11 - 2020

Selon Mohamed Benchaâboun, ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration, le ratio de la dette du trésor par rapport au PIB devrait atteindre 76% à fin 2020 et ce, après avoir diminué à 64,9% en 2019.
Faut-il donc s'inquiéter du niveau de la dette de l'Etat (du Trésor et des EEP) ? Youssef Guerraoui Filali, directeur du Centre marocain de gouvernance et de management (CMGM), s'est prêté à nos questions et nous livre une analyse pointue de la dette étatique.
Barlamane.com/fr : Tout d'abord, pourriez-vous nous expliquer la signification du ratio dette/PIB au sens de la comptabilité nationale ?
La dette étatique, ramenée au Produit intérieur brut (PIB), constitue un indicateur de viabilité des finances publiques pour un pays donné. Au sens de la comptabilité nationale, l'endettement de l'Etat est mesuré par rapport à la richesse nationale et son évolution, en l'occurrence la variation de la valeur ajoutée nationale. Autrement dit, si on s'endette c'est pour créer de la richesse.
Au Maroc, ce ratio présente un critère privilégié de la définition de la politique économique. Il demeure, toutefois, essentiel de distinguer entre la dette du Trésor et la dette de l'Etat qui contient, en plus de la dette du trésor, l'endettement des entreprises et établissements publics du Maroc.
Barlamane.com/fr : Que pèse le service de la dette par rapport à la richesse créée dans l'année au Maroc ?
Le service de la dette pèse lourd sur les finances publiques marocaines, que ce soit au niveau des intérêts ou en matière de remboursement du principal. A fin octobre 2020, les intérêts supportés dans le cadre de la loi de finances 2020 s'élèvent à 26,69 MMDH (dette du Trésor public), soit 12% des dépenses ordinaires de l'Etat exécutées pour la même période (janvier – octobre 2020), ce qui montre le poids du service de la dette.
Par rapport à la richesse nationale, et à la date d'aujourd'hui, le service de la dette ne permet pas de tirer la croissance vers le haut. Si l'on se réfère au taux de croissance économique des années 2018 et 2019 (avant la pandémie du coronavirus), respectivement 3,1% et 2,5%, ces indicateurs restent modestes et ne reflètent pas l'efficacité de l'endettement public. En effet, il faut cibler davantage l'investissement productif créateur de valeur ajoutée pour créer plus de richesse et par conséquent parvenir à rentabiliser le service de la dette.
Barlamane.com/fr : Est-ce que le Maroc arrive toujours à maîtriser son niveau d'endettement ?
Pour la préservation des équilibres macroéconomiques du Royaume, l'endettement opéré par le MEFRA reste maîtrisé. En effet, la gestion active de la dette intérieure, à travers le réajustement constant du profil de la dette, permet de mieux cerner l'évolution de l'endettement intérieur qui constitue la composante essentielle de la dette du Pays.
En revanche, le taux de croissance du PIB est un indicateur de référence qui mesure l'efficacité de l'endettement étatique pour un pays en voie d'émergence. Si l'on devait dépasser les 100% du PIB en matière d'endettement intérieur-extérieur, le taux de croissance devrait avoisiner les 8% et pour une décennie en moyenne, car l'endettement massif peut porter atteinte à la souveraineté financière d'un pays si on ne s'inscrit pas sur une trajectoire de développement intégré.
Barlamane.com/fr : Est-ce qu'une hausse continue de l'endettement pourrait provoquer une crise de confiance parmi les investisseurs ?
Oui, une hausse de l'endettement global marocain à un taux de 90% ou plus, et avec la même tendance de croissance, pourrait saper la confiance des investisseurs et des opérateurs. A l'heure actuelle, la croissance marocaine demeure toujours tirée par une bonne récolte céréalière, en l'occurrence une bonne compagne agricole. Certes, la valeur ajoutée non agricole poursuit son rythme d'évolution, mais il est question de réaliser un saut en matière d'industrialisation du pays afin d'atteindre des taux de croissance aux alentours de 8% pour les dix prochaines années.
En outre, un endettement massif ne signifie pas, systématiquement, qu'on est sur des dépenses de consommation. D'ailleurs, la loi organique des finances est claire sur ce sujet. L'endettement ne pourrait porter dorénavant que sur les dépenses d'investissement. Pour cela, l'investissement productif devrait être mis en priorité afin de permettre aux entreprises de notre tissu économique de s'inscrire sur des chaînes de valeur mondiale, et par conséquent réaliser plus d'exportations en vue de parvenir à redresser la balance commerciale du Pays, et qui est déficitaire depuis de longues dates.
Barlamane.com/fr : Le Fonds monétaire international (FMI) propose au Maroc d'entamer la réduction du ratio dette publique/PIB à partir de l'année 2022. Quel est le but de cette recommandation ? Et d'après vous, quelles sont les actions que le Maroc pourrait entreprendre afin d'atteindre cet objectif ?
Par rapport à la préconisation du FMI, je pense qu'il s'agit de préserver l'équilibre macro-économique du Maroc en sachant que la croissance restera mitigée pour les années 2021 et 2022, eu égard aux répercussions négatives de la pandémie. En outre, nos investissements sont essentiellement réalisés en infrastructures, ce qui ne permet pas de générer de la bonne croissance.
Et pour atteindre cet objectif, il est temps d'innover dans les mécanismes de financement et de laisser l'endettement comme un dernier recours. Dans le même ordre d'idées, l'Etat peut innover en financement à travers de nouveaux mécanismes susceptibles de lever des fonds tels que la conclusion de Partenariats publics-privés (PPP), la rentabilisation des domaines de l'Etat non exploités, le rééchelonnement des dettes en vue de réduire les charges d'intérêts et la rationalisation des dépenses publiques liées au train de vie de l'administration.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.