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Youssef Guerraoui Filali : « Il est temps d'innover dans les mécanismes de financement et de laisser l'endettement comme un dernier recours »
Publié dans Barlamane le 27 - 11 - 2020

Selon Mohamed Benchaâboun, ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration, le ratio de la dette du trésor par rapport au PIB devrait atteindre 76% à fin 2020 et ce, après avoir diminué à 64,9% en 2019.
Faut-il donc s'inquiéter du niveau de la dette de l'Etat (du Trésor et des EEP) ? Youssef Guerraoui Filali, directeur du Centre marocain de gouvernance et de management (CMGM), s'est prêté à nos questions et nous livre une analyse pointue de la dette étatique.
Barlamane.com/fr : Tout d'abord, pourriez-vous nous expliquer la signification du ratio dette/PIB au sens de la comptabilité nationale ?
La dette étatique, ramenée au Produit intérieur brut (PIB), constitue un indicateur de viabilité des finances publiques pour un pays donné. Au sens de la comptabilité nationale, l'endettement de l'Etat est mesuré par rapport à la richesse nationale et son évolution, en l'occurrence la variation de la valeur ajoutée nationale. Autrement dit, si on s'endette c'est pour créer de la richesse.
Au Maroc, ce ratio présente un critère privilégié de la définition de la politique économique. Il demeure, toutefois, essentiel de distinguer entre la dette du Trésor et la dette de l'Etat qui contient, en plus de la dette du trésor, l'endettement des entreprises et établissements publics du Maroc.
Barlamane.com/fr : Que pèse le service de la dette par rapport à la richesse créée dans l'année au Maroc ?
Le service de la dette pèse lourd sur les finances publiques marocaines, que ce soit au niveau des intérêts ou en matière de remboursement du principal. A fin octobre 2020, les intérêts supportés dans le cadre de la loi de finances 2020 s'élèvent à 26,69 MMDH (dette du Trésor public), soit 12% des dépenses ordinaires de l'Etat exécutées pour la même période (janvier – octobre 2020), ce qui montre le poids du service de la dette.
Par rapport à la richesse nationale, et à la date d'aujourd'hui, le service de la dette ne permet pas de tirer la croissance vers le haut. Si l'on se réfère au taux de croissance économique des années 2018 et 2019 (avant la pandémie du coronavirus), respectivement 3,1% et 2,5%, ces indicateurs restent modestes et ne reflètent pas l'efficacité de l'endettement public. En effet, il faut cibler davantage l'investissement productif créateur de valeur ajoutée pour créer plus de richesse et par conséquent parvenir à rentabiliser le service de la dette.
Barlamane.com/fr : Est-ce que le Maroc arrive toujours à maîtriser son niveau d'endettement ?
Pour la préservation des équilibres macroéconomiques du Royaume, l'endettement opéré par le MEFRA reste maîtrisé. En effet, la gestion active de la dette intérieure, à travers le réajustement constant du profil de la dette, permet de mieux cerner l'évolution de l'endettement intérieur qui constitue la composante essentielle de la dette du Pays.
En revanche, le taux de croissance du PIB est un indicateur de référence qui mesure l'efficacité de l'endettement étatique pour un pays en voie d'émergence. Si l'on devait dépasser les 100% du PIB en matière d'endettement intérieur-extérieur, le taux de croissance devrait avoisiner les 8% et pour une décennie en moyenne, car l'endettement massif peut porter atteinte à la souveraineté financière d'un pays si on ne s'inscrit pas sur une trajectoire de développement intégré.
Barlamane.com/fr : Est-ce qu'une hausse continue de l'endettement pourrait provoquer une crise de confiance parmi les investisseurs ?
Oui, une hausse de l'endettement global marocain à un taux de 90% ou plus, et avec la même tendance de croissance, pourrait saper la confiance des investisseurs et des opérateurs. A l'heure actuelle, la croissance marocaine demeure toujours tirée par une bonne récolte céréalière, en l'occurrence une bonne compagne agricole. Certes, la valeur ajoutée non agricole poursuit son rythme d'évolution, mais il est question de réaliser un saut en matière d'industrialisation du pays afin d'atteindre des taux de croissance aux alentours de 8% pour les dix prochaines années.
En outre, un endettement massif ne signifie pas, systématiquement, qu'on est sur des dépenses de consommation. D'ailleurs, la loi organique des finances est claire sur ce sujet. L'endettement ne pourrait porter dorénavant que sur les dépenses d'investissement. Pour cela, l'investissement productif devrait être mis en priorité afin de permettre aux entreprises de notre tissu économique de s'inscrire sur des chaînes de valeur mondiale, et par conséquent réaliser plus d'exportations en vue de parvenir à redresser la balance commerciale du Pays, et qui est déficitaire depuis de longues dates.
Barlamane.com/fr : Le Fonds monétaire international (FMI) propose au Maroc d'entamer la réduction du ratio dette publique/PIB à partir de l'année 2022. Quel est le but de cette recommandation ? Et d'après vous, quelles sont les actions que le Maroc pourrait entreprendre afin d'atteindre cet objectif ?
Par rapport à la préconisation du FMI, je pense qu'il s'agit de préserver l'équilibre macro-économique du Maroc en sachant que la croissance restera mitigée pour les années 2021 et 2022, eu égard aux répercussions négatives de la pandémie. En outre, nos investissements sont essentiellement réalisés en infrastructures, ce qui ne permet pas de générer de la bonne croissance.
Et pour atteindre cet objectif, il est temps d'innover dans les mécanismes de financement et de laisser l'endettement comme un dernier recours. Dans le même ordre d'idées, l'Etat peut innover en financement à travers de nouveaux mécanismes susceptibles de lever des fonds tels que la conclusion de Partenariats publics-privés (PPP), la rentabilisation des domaines de l'Etat non exploités, le rééchelonnement des dettes en vue de réduire les charges d'intérêts et la rationalisation des dépenses publiques liées au train de vie de l'administration.


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