Le ratio de la dette du trésor par rapport au PIB devrait atteindre 76% à fin 2020, après avoir diminué à 64,9% l'année dernière, a estimé, vendredi, le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun. Détails Dans sa réponse aux interventions à la Commission des finances, de la planification et du développement économique relevant de la Chambre des Conseillers, lors de la discussion générale du PLF-2021, l'argentier du Royaume a indiqué que «compte tenu du double impact de la baisse de la croissance et de la hausse du déficit budgétaire, le ratio de la dette du trésor/PIB devrait atteindre 76% à fin 2020, après avoir marqué en 2019 sa première baisse depuis dix ans où il s'est établi à 64,9%».
Cette hausse, conséquence inévitable de la crise sanitaire et économique inédite, à l'instar de la majorité des pays dans le monde, n'affectera pas d'une manière significative la viabilité de la dette compte tenu des marges disponibles et la structure saine de la dette, a-t-il expliqué, assurant que les indicateurs de coût et de risque y afférents restent à des niveaux sûrs et maitrisés.
Benchaaboun a également indiqué que la part de la dette extérieure ne dépasse pas 20% de la dette totale du trésor, alors que la majorité de cette dette est contractée à des conditions favorables, faisant observer que la durée moyenne de remboursement restante est d'environ 7 ans à la fin du premier semestre 2020, en amélioration par rapport à fin 2019. En outre, la part de la dette à court terme ne dépasse pas 13,2%, ce qui réduit le risque de refinancement, a-t-il relevé. Quid du coût moyen de la dette ? Le ministre a indiqué par ailleurs, que le coût moyen de la dette du trésor devrait s'améliorer cette année grâce à la baisse significative des taux de bons du trésor et au maintien à des niveaux bas des taux d'intérêt sur les marchés internationaux dont dépend le coût des dettes extérieures contractées auprès des bailleurs de fonds ou du marché financier international. Et de noter que compte tenu du plan de relance économique pour stimuler l'activité économique et l'accélération des réformes administratives pour maitriser le déficit budgétaire, l'évolution du poids de la dette du trésor devrait être maitrisée progressivement pour réduire le ratio de l'endettement et préserver la solvabilité du Maroc. «Au vu de ces données négatives, le déficit budgétaire pourrait atteindre au titre de l'année 2020 environ 7,5% du PIB comparativement au déficit budgétaire prévu initialement soit 3,5%. Ce qui entraînerait une augmentation des besoins du Trésor à 40,1 Mds de DH par rapport aux prévisions de la Loi de Finances 2020 estimées à 42,3 Mds de DH», a-t-il annoncé.
Rappelons que le Fonds monétaire international (FMI) a convenu avec les autorités marocaines que le processus de rééquilibrage budgétaire doit être progressif et ne devrait être entrepris que lorsque la reprise économique sera solide. Les services du FMI ont recommandé dans leurs projections de référence de commencer à réduire le ratio de la dette publique par rapport au PIB à compter de 2022.