Le nouveau coronavirus pourrait pousser davantage de personnes à se déplacer par nécessité alors que la faim augmente dans les communautés migrantes et déplacées, selon un nouveau rapport de l'ONU publié ce mardi à Genève. Selon ce rapport de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, la faim et les mouvements de population, qui avaient déjà atteint des niveaux records au début de la pandémie de Covid-19, pourraient s'intensifier. Il montre comment la pandémie a aggravé l'insécurité alimentaire et accru la vulnérabilité des migrants, des familles qui dépendent des envois de fonds et des communautés contraintes de quitter leur foyer en raison de conflits, de violences et de catastrophes. Les deux agences des Nations Unies avertissent que le bilan social et économique de la pandémie pourrait être dévastateur. Elles appellent le monde à la prévenir en intensifiant le soutien en réponse aux besoins humanitaires immédiats et croissants. Il s'agit ainsi de s'attaquer aux impacts socio-économiques de la crise et de veiller à ce que les plus vulnérables ne soient pas oubliés. « L'impact socio-économique de la pandémie est plus dévastateur que la maladie elle-même », a déclaré le Directeur exécutif du PAM, David Beasley. « De nombreuses personnes dans les pays à faible et moyen revenu, qui étaient pauvres il y a quelques mois mais qui s'en sortaient à peine, constatent aujourd'hui que leurs moyens de subsistance ont été détruits », a-t-il ajouté. Les 164 millions de travailleurs migrants dans le monde, en particulier ceux qui travaillent dans le secteur informel, sont parmi les plus touchés par la pandémie. Ils travaillent souvent dans des secteurs temporaires ou saisonniers pour de faibles salaires sans avoir accès aux systèmes de protection sociale. En période de crise économique, ces populations sont souvent les premières à perdre leur emploi. Dans le même temps, l'interruption du travail agricole saisonnier pourrait avoir des répercussions sur la production et la distribution des denrées alimentaires. Ce qui pourrait affecter la disponibilité des denrées alimentaires aux niveaux local et régional. Sans revenu durable, le rapport avertit donc que de nombreux migrants seront non seulement poussés à rentrer chez eux, mais qu'ils provoqueront également une baisse temporaire des envois de fonds. Des envois d'argent qui constituent une bouée de sauvetage essentielle pour environ 800 millions de personnes – soit une sur neuf – dans le monde.