Un rapport du FJDH, dénonce notamment l'immunité dont jouissent les forces de sécurité algériennes alors que leur exaction se multiplient à Tindouf. Dans un rapport intitulé «le meurtre de deux Sahraouis par l'armée algérienne brûlés-vifs dans les camps de Tindouf ne doit pas passer impuni», publié mardi 20 octobre, le Le Forum Justice et Droits de l'Homme (FJDH) estime que «deux personnes» ont été tuées dans des circonstances atroces dans les camps de Tindouf, mentionnant aussi des arrestations et des détentions arbitraires. «Lundi 19 octobre 2020, l'armée algérienne a tué deux jeunes sahraouis, Moha Ould Hamdi Ould Asweilm et Ali Idrissi, alors qu'ils s'abritaient dans une fosse qu'ils exploraient pour la prospection de l'or avec d'autres jeunes sahraouis qui n'avaient pas d'autres choix dans les Camps Tindouf où ils vivent sous un siège militaire étouffant dans un désert aride à l'extrême sud-ouest de l'Algérie sans aucun espoir, et privés de leur droit de travailler dans le reste du territoire algérien comme garantie par la convention relative au statut des réfugiés» s'indigne l'organisation non gouvernementale (ONG) de défense des droits humains. L'ONG dit qu'«une patrouille armée algérienne a pris d'assaut un site près des camps de Tindouf, utilisé d'habitude par les jeunes sahraouis comme site de prospection d'or, et a expulsé ceux qui y étaient par la force, poussant les deux jeunes à se barricader dans la fosse qu'ils utilisaient pour l'exploration», précisant que «la patrouille n'a même pas pris la peine d'entrer dans la fosse et de les forcer à sortir, mais a violé leur droit à la vie en mouillant les couvertures qui se trouvaient sur le site avec de l'essence et les a mis le feu après les avoir été introduites dans la fosse où Moha Ould Hamdi Ould Asweilm et Ali Idrissi ont été tués à la suite de suffocation et de graves brûlures aux membres.» Ce crime, affirme le Forum, «s'ajoute à plusieurs crimes commis dans les camps de Tindouf parmi lesquels : disparitions forcées, tortures et meurtres dans des lieux de détention , procès arbitraires et illégaux et abus de journalistes et de militants des droits de l'homme, etc. ont été commis contre les Sahraouis par l'armée et la gendarmerie algériennes. Le Polisario, qui administre les camps de Tindouf avec l'autorisation des autorités algériennes, n'a jamais été en mesure de jouer un rôle dans sa prévention, sauf pour sa bénédiction ou sa justification en créant des contextes pour éviter les manifestations dans les camps.» Alors que la tension monte en même temps que la contestation dans les camps de Tindouf, les forces de sécurité algériennes s'autorisent souvent à recourir à la force excessive. Le FJDH a demandé au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) et au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) d'envoyer une commission pour enquêter sur ce crime ainsi que sur les autres violations documentées dans les camps de Tindouf, d'identifier les responsables et permettre aux victimes de revendiquer justice devant les mécanismes internationaux de recours vu l'incapacité l'Algérie à les protéger sur son territoire. «Les graves violations persistantes contre les Sahraouis dans les camps de Tindouf sont encouragées par le sentiment croissant d'incapacité du système international à tenir ces violations responsables devant l'État algérien en vertu du droit international , considérant que des violations ont eu lieu sur son territoire souverain et qu'il n'y a pas d'effet juridique pour autoriser une milice armée à administrer ces camps ou à avoir des pouvoirs administratifs , sécuritaire ou encore judiciaires, car cela est en contradiction avec les obligations de l'État partie en vertu du Droit international» conclut le FJDH.