L'Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD) a appelé à faire du nouveau modèle de développement du Royaume, un plan global de réformes sociétales, économiques, sociales, culturelles et environnementale. « Ces réformes devraient porter en leur centre deux facteurs clés : d'une part, l'être humain et d'autre part, le concept du développement durable avec ses objectifs fixés dans l'Agenda 2030 », a indiqué l'AMCDD dans la déclaration finale ayant sanctionné son deuxième congrès national, organisé récemment à distance, dans le respect des procédures juridiques et organisationnelles liées à l'état d'urgence sanitaire. Durant cette rencontre, les congressistes ont également affirmé que l'AMCDD suit avec grand intérêt l'évolution au niveau international des domaines de l'environnement et du développement durable, à la lumière des défis posés par la crise sanitaire actuelle, tout en considérant positivement le choix de certains partenaires stratégiques du Maroc (telle que l'Union Européenne, destinataire de 75% de nos exportations), qui ont choisi de transformer la crise en opportunité pour une relance écologique et sociale, reposant sur une accélération de la transition énergétique et des transformations technologiques dans les domaines du numérique, de l'agriculture et de l'industrie. L'AMCDD, qui suit également avec une grande attention l'impact de ces évolutions sur les politiques publiques nationales, est consciente que les conditions actuelles présentent des difficultés au niveau de la santé publique et des contraintes économiques et sociales, selon la déclaration finale. Cependant, l'alliance estime que cette pandémie est également une occasion importante et une opportunité précieuse pour reformuler nos priorités nationales et établir des programmes et des politiques publiques fondés sur la promotion des valeurs de citoyenneté, de démocratie et de justice spatiale, sociale et climatique. Il s'agit notamment d'assurer un mode de vie décent pour tous les citoyens, d'appliquer les principes du développement durable dans ses multiples dimensions, de renforcer la démocratie participative comme forme complémentaire de la démocratie représentative, et enfin d'établir un système de gouvernance nationale, en rupture avec la dualité actuelle qui existe entre le discours politique et la pratique effective, en mettant en application le principe de liaison effective entre la responsabilité et la reddition des comptes, relève la même source. En parallèle, les congressistes se sont penchés sur l'analyse et l'évaluation de leur bilan d'activité depuis le premier congrès de 2017 et ont enregistré avec satisfaction le travail accompli, que ce soit au niveau du plaidoyer institutionnel ou de la contribution à l'élaboration de politiques publiques à travers la structuration du dialogue sur les questions environnementales, le développement durable et le changement climatique. L'AMCDD a, par ailleurs, salué les progrès significatifs accomplis par la société civile environnementale au niveau de renforcement des capacités dans le domaine du plaidoyer, en établissant des règles de bonne gouvernance et des structures organisationnelles efficaces aux niveaux régional et national. Les participants ont, de même, constaté que les actions de plaidoyer, de dialogue et de renforcement des capacités réalisées durant les trois dernières années, ont permis à l'AMCDD d'installer un système de travail et de coopération solide et crédible entre les différents acteurs et réseaux, membres de l'alliance, ainsi que d'accompagner les grands enjeux de développement du pays à travers de nombreuses activités. Il s'agit, à titre d'exemple, de l'organisation de deux éditions du Forum national de la société civile environnementale, de campagnes de plaidoyer concernant les projets de la loi de finance et le modèle de développement marocain, note le document, ajoutant qu'il s'agit aussi de la rédaction et la publication de documents de plaidoyer dans le domaine de la gestion des déchets, des zones humides, des aires protégées, des forêts et de la diversité biologique. Les travaux du Congrès National, qui a enregistré une forte participation avec la présence de plus de 140 représentants des entités régionales sélectionnés selon la procédure de nomination adoptée lors de la préparation des travaux de la conférence du Conseil National, ont permis aussi d'évaluer l'ampleur des défis et des progrès qui restent à réaliser. L'accent a ainsi été mis sur le renforcement des structures régionales, l'intégration des jeunes et l'ambition d'atteindre la parité dans la représentation des femmes, ainsi que sur le développement de la communication, le renforcement des structures administratives et le financement de l'Alliance. Pour faire face à ces défis, les congressistes ont renouvelé leur engagement pour atteindre les objectifs en matière d'environnement et de développement durable et pour poursuivre, à cet effet, les actions de plaidoyer et de dialogue aux niveaux local, national et international.