Alors que la Conférence de Durban sur le racisme fêtera son 20e anniversaire l'an prochain, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a dénoncé le fait que la pandémie de Covid-19 affecte particulièrement les personnes victimes de discrimination raciale. « Les personnes qui se trouvaient déjà dans des situations vulnérables et défavorisées, dont les voix ont été réduites au silence et dont les intérêts sont rarement servis, sont les plus touchées par la Covid-19, du fait de ses impacts sanitaires ou socio-économiques », a déclaré Mme Bachelet dans un discours à l'ouverture, lundi à Genève, de la 18e session du Groupe intergouvernemental de travail sur la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Durban. « Parmi elles figurent les peuples autochtones, les personnes d'ascendance africaine et les personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques, dont les droits ont été bafoués par la discrimination raciale systémique et l'héritage du racisme. Les groupes confrontés à la discrimination raciale sont souvent plus susceptibles de travailler dans le secteur informel, beaucoup vivent dans la pauvreté et risquent de perdre leur emploi sans aucune protection sociale », a-t-elle ajouté. Selon la cheffe des droits de l'homme des Nations Unies, la pandémie a également aggravé la situation de vulnérabilité des communautés autochtones, souvent situées dans des régions reculées et ayant un accès limité aux soins de santé et à l'assistance médicale. Et cette crise a un impact disproportionné sur les femmes, en particulier sur les femmes confrontées à des formes croisées de discrimination en raison du sexe, de la race et de l'appartenance ethnique. Elles sont soumises à une charge excessive de travail non rémunéré, à une pauvreté accrue, à l'insécurité de l'emploi et à un accès limité aux services publics. Les femmes sont également en première ligne de la réponse à la crise sanitaire et sont plus exposées aux infections.