Le directeur de l'épidémiologie et des maladies infectieuses au ministère de la santé, Mohamed El Youbi, a pris part, mardi 22 septembre à un webinaire organisé par Becom Editions. Ses conclusions. Le point Covid-19 du directeur de l'épidémiologie et des maladies infectieuses au ministère de la santé, Mohamed El Youbi, détaillé le 23 septembre, est riche en leçons. Selon Mohamed El Youbi, 75 % des personnes positives au coronavirus ne présentent pas de symptômes. Or, l'absence de signes cliniques ne signifie que la transmission de la maladie est nulle. «74,9% sont asymptomatiques, 14,1% des cas sont bénins, 9,6% modérés, 1% sont des cas sévères et 0,4% déclarés critiques» a détaillé M. El Youbi. La pandémie liée au nouveau coronavirus a fait 1 918 morts au Maroc depuis que le ministère de la santé a fait état de l'apparition de la maladie début mars, selon un bilan établi par Barlamane.com, mercredi 23 septembre, à partir de sources officielles. Plus de 107 740 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués. Prises de court par ce bond de la contagion, les autorités ont annoncé une batterie de mesures pour tenter de limiter la progression de l'épidémie : écoles fermées, déplacements limités, compétitions sportives à huis clos, désinfection des transports publics, etc. Elles ont également élaboré et mis en place un plan de prévention et de lutte. (Source des graphes : l'exposé du Dr. El Youbi). Le taux de positivité (proportion du nombre de personnes testées positives par rapport au nombre total de personnes testées) reprend sa progression, à 9,7 % a affirmé M. El Youbi. Le Maroc connaît depuis fin juillet une hausse inquiétante des infections de Covid-19, avec plus de 1 500 nouveaux cas enregistrés chaque jour. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre cette «tendance à la hausse» depuis la levée, en juin, d'un confinement très rigoureux de trois mois. «Les décès concernent deux fois plus d'hommes que de femmes» a affirmé El Youbi. Nous assistons à un «regain épidémique dont la tendance s'accélère», a-t-il prévenu. C'est en testant «que l'on maîtraisera la tendance à la remontée du virus», a-t-il estimé. Selon lui, l'évolution de la crise sanitaire dépend de plusieurs facteurs : * Nombre de personnes contaminées. * Nombre de personnes hospitalisées. * Nombre d'admissions en réanimation. * Nombre de décès. * Nombre de personnes sorties de l'hôpital. M. El Youbi a évoqué une «épidémie évolutive, entraînant une tension sans précédent sur les établissements de santé» alors que pour endiguer le Covid-19, le gouvernement annonce régulièrement de nouvelles mesures sanitaires dans plusieurs villes. «On ne peut être rassuré» parce que l'augmentation de la circulation du virus a «un important retentissement» sur le système de soins, a-t-il averti au cours de la conférence en ligne. Selon M. El Youbi, il y a crainte de voir circuler simultanément le coronavirus, le virus de la grippe et d'autres virus de l'hiver, «au risque de saturer les systèmes de santé, déjà bien surmenés par l'épidémie de Covid-19», a-t-il souligné. De plus en plus de voix appellent donc à encourager la vaccination contre la grippe saisonnière, cette année plus encore que d'habitude. Les conclusions de M. El Youbi vont dans le même sens de celles des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : les individus présentant le risque le plus élevé de maladie sévère et de mort sont ceux âgés de plus de 59 ans et ceux présentant une pathologie pré-existante telle qu'un cancer, une hypertension, une maladie cardiovasculaire. Dans ce second cas, ces atteintes peuvent aussi toucher des individus moins âgés, mais elles sont plus remarquées dans les tranches d'âge supérieures. «Parmi les morts de ce virus, figurent des personnes de tout âge. Contrairement à l'idée répandue, le taux de létalité des personnes âgées au Covid-19 n'est pas supérieur à leur taux de létalité pour les autres maladies. La proportion concernant le Covid-19 est la même» a déclaré Dr. Lyoubi. Les milieux économiques ont réclamé une reprise rapide des activités, alors que la pandémie a mis à l'arrêt quelque 132 000 entreprises, soit environ 60 % du secteur formel. Environ 940 000 salariés sont temporairement en arrêt de travail et au moins 4,3 millions de familles sont privées de ressources tirés du secteur informel ou d'emplois précaires. Toute une panoplie d'aides directes ou indirectes a été déployée par les autorités marocaines pour les entreprises, les particuliers, les salariés et les travailleurs informels affectés. Depuis août, l'interdiction de déplacement touche notamment Casablanca, la capitale économique, Marrakech, la capitale touristique, Tanger, le deuxième pôle économique, et Fès, entre autres. Le Maroc autorise depuis juin l'ouverture des cafés, des restaurants et des commerces ainsi qu'une partie du tourisme intérieur, mais l'état d'urgence sanitaire a été prolongé jusqu'au 10 octobre.