Avant la pandémie de Covid-19, le secteur des infrastructures africaines avait déjà du mal à structurer des projets adaptés pour le secteur privé, et capables de dégager un rapport qualité-prix adéquat pour le secteur public et, en même temps, un coût abordable pour les usagers. Pour Solomon Quaynor, vice-président de la BAD, en charge du secteur privé, de l'infrastructure et de l'industrialisation, il est impératif que des solutions hybrides, comme les PPP, soient perçues et promues comme une manière de reconstruire en mieux, de manière plus durable et plus écologique, en ramenant des capitaux privés vers des infrastructures, tout en créant une marge budgétaire dont les gouvernements ont grandement besoin pour répondre à de multiples autres exigences, y compris la résilience des systèmes de santé. La Banque africaine de développement estime que les besoins de financement des infrastructures de l'Afrique pourraient atteindre environ 170 milliards de dollars par an d'ici à 2025, avec des gaps de financement pouvant aller jusqu'à 68 à 108 milliards de dollars par an. Les PPP sont considérés comme un élément clé dans la réduction de cet écart en faisant intervenir des investissements du secteur privé dans les infrastructures, et la Banque africaine de développement joue un rôle essentiel dans l'amplification de cet effort. Amadou Oumarou, directeur du Département des infrastructures et du développement urbain de la Banque, explique que l'effort manifesté par la Banque dans l'élaboration d'un cadre de partenariat public-privé, tient à plusieurs raisons, y compris sa stratégie décennale (2013-2022) et une recommandation du Groupe d'évaluation indépendant (IDEV) de la Banque visant à intensifier les interventions en matière de partenariat public-privé. A ce titre, il faut que la Banque joue un plus grand rôle dans le soutien au développement des PPP en Afrique, en renforçant les cadres politique et réglementaire ainsi que les capacités des gouvernements, en structurant des projets et en apportant des services consultatifs, et en fournissant des instruments financiers tels que ceux offrant des moyens d'atténuer les risques, des garanties, des améliorations dans les conditions d'allocation de crédits, et des financements en monnaie locale.