Le nouvel ordre économique mondial impose une révision du fonctionnement des chaînes de valeur et une réduction de la dépendance à travers le renforcement de l'industrie nationale et la diversification de l'économie. La crise sanitaire que nous traversons ouvre ainsi de nouveaux horizons devant nos offres d'exportations. « L'export constitue un moteur essentiel de croissance et d'accélération de la transformation économique. Il devrait être désormais refondé pour être un acte naturel qui reflète l'émanation de la compétitivité réelle de notre économie », a souligné Hassan Sentissi El Idrissi, Président de l'Association marocaine des exportations (ASMEX). « Au titre des 7 premiers mois de l'année 2020, nos exportations ont enregistré une baisse de 17%, en comparaison avec la même période en 2019 », a-t-il fait observer, notant que tous les secteurs exportateurs « ont subi drastiquement les impacts de la crise de Covid-19 bien que les baisses sont différentes d'un secteur à l'autre ». Selon les dernières statistiques des exportations, l'Automobile s'est replié de 28,7%, le Textile et cuir de 29,5%, l'Aéronautique de 21,2%, l'Agriculture et agroalimentaire de 4,7%, Phosphates et dérivées de 4,2% et l'Électronique et électricité de 5,6%. « Actuellement, il y a un manque de visibilité certain sur l'ensemble des marchés mondiaux. Notre principal client, l'Union Européenne, est en crise ce qui a impacté gravement des secteurs comme l'automobile, l'aéronautique, le textile-habillement, le tourisme dont une grande partie est totalement liée à cette région », a-t-il commenté. Et d'ajouter que: « Deux pays (l'Espagne et la France) s'accaparent la part du lion de nos échanges extérieurs, et nous ne sommes pas présents sur les grands marchés importateurs, bien que nous ayons un grand potentiel principalement au niveau des régions et des secteurs ». Le Maroc, a-t-il relevé, regorge d'un potentiel important qu'il faut mobiliser, faisant remarquer que « la crise de Covid-19 a permis de mobiliser des fonds pour accompagner de nouvelles inventions. Il faut accompagner cette dynamique dans l'ensemble des niches à très haute valeur ajoutée pour positionner les exportations marocaines dans de nouveaux pays ».