Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun, a indiqué que le décret portant création du Fonds d'investissement stratégique intervient en application des instructions du Roi Mohammed VI contenues dans son discours. Le Souverain, a souligné le ministre, a mis en avant la nécessité de mettre en place un plan ambitieux pour la relance économique et une réforme structurelle majeure dans le domaine social, principalement la généralisation de la couverture sociale et l'accélération de la réforme du secteur public. Pour opérationnaliser ceci, des mesures immédiates seront prises pour une mise en oeuvre intégrale des orientations royales, a-t-il affirmé, notant ces que mesures s'articulent autour de trois priorités fondamentales, à savoir la généralisation de la couverture sociale, la réforme du secteur public et le lancement d'un plan ambitieux pour la relance de l'économie. Pour ce qui est du volet social, il sera procédé à la mise en oeuvre rapide du chantier relatif à la généralisation de la couverture sociale, qui permettra de généraliser l'Assurance maladie obligatoire (AMO), les indemnités familiales et la retraite pour les familles marocaines ne disposant pas de la couverture sociale, a précisé le ministre. Le déploiement de cette réforme se fera de manière progressive à partir de 2021, sur une période de 5 ans, et portera sur deux phases, a-t-il dit, notant que la première phase, qui s'étend de 2021 à 2023, sera marquée par le déploiement de l'AMO et des allocations familiales, tandis que la deuxième phase (2024-2025) portera sur la généralisation de la retraite et l'indemnisation pour perte d'emploi. Pour garantir toutes les conditions de réussite de ce grand chantier, plusieurs mesures seront prises à cet égard, notamment la réforme du cadre légal et réglementaire, la réhabilitation des unités hospitalières, l'organisation des parcours de soins, la réforme des programmes sociaux en vigueur et la concrétisation du registre social unifié, la réforme de la gouvernance du système de protection sociale, ainsi qu'une réforme fiscale visant l'harmonisation de la cotisation sociale des professionnels. Quant à la réforme du secteur public, a-t-il ajouté, la priorité sera accordée au règlement des dysfonctionnements structurels des établissements et entreprises publics (EEP), pour plus de synergie et d'harmonie dans leurs missions, et le renforcement de leurs efficacités économiques et sociales, rappelant à ce propos, la création d'une agence nationale chargée de l'évaluation de la performance des établissements publics. En ce qui concerne l'aspect économique, il sera procédé à l'élaboration d'un plan global et intégré pour la relance de l'économie comprenant des mesures transversales qui tiennent compte les particularités de chaque secteur, et ce dans le but d'accompagner la reprise progressive des activités des différents secteurs et créer des conditions propices à une reprise économique forte dans la phase d'après-crise, a-t-il dit, rappelant la signature du pacte pour la relance de l'économie et l'emploi et du contrat-programme relatif au tourisme (2020-2022). En réponse aux interventions des membres de la commission, M. Benchaâboun a relevé qu'un tiers des Marocains disposent d'une couverture médicale, d'où l'importance de la généralisation de celle-ci en vue d'assurer à l'ensemble des Marocains les mêmes prestations de services médicaux et de soins, déjà compris dans l'AMO, qui remplacera le régime d'assistance médicale (RAMED), abstraction faite de leurs catégories socio-professionnelles. Suite à cette réunion, le ministre a également présenté le décret portant création du Fonds d'investissement stratégique devant commission des finances et du développement économique de la Chambre des conseillers.