Le président de l'Association marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC), Tarik Haddi, indique que pour les deux prochaines années, l'AMIC souhaite participer activement à l'effort de toutes les forces vives de la nation visant à relancer l'économie marocaine suite à la crise de la covid-19, d'autant plus que le capital investissement est aujourd'hui unanimement considéré comme un levier incontournable pour toute stratégie de relance efficace. Il souligne que pour remettre les entreprises sur les chemins de la croissance et de la rentabilité, il faudra des financements en fonds propres combinés à une vision stratégique pertinente, une gouvernance améliorée et un monitoring par des professionnels aguerris. C'est ce qu'on appelle le « private equity ». « Le développement de cette activité passe par une amélioration sensible de son « doing business ». Dans tous les pays qui ont connu une expansion du capital investissement, l'État a joué un rôle catalyseur, notamment à travers un cadre réglementaire et fiscal incitatif. L'AMIC a fait dans ce sens des propositions responsables et innovantes. Concernant le cadre règlementaire de l'activité, nous avons notamment proposé des pistes d'amélioration, en s'inspirant du cadre OPCI, qui permet de distinguer les structures à capital ouvert grand public (qui peuvent être assimilées à des structures à capital variable) et les structures à capital fixe formées entre investisseurs qualifiés correspondant plus à la pratique marocaine du capital investissement. De même, nous avons fait des recommandations pour améliorer le dispositif légal et règlementaire des instruments clés pour l'investissement des fonds dans les entreprises, à savoir les obligations convertibles, les bons de souscription d'action et la société anonyme simplifiée », précise-t-il. Sur le plan fiscal, l'urgence porte sur les mesures incitatives à l'investissement dans les fonds exerçants au Maroc, notamment le crédit d'impôt pour les investisseurs dans ces fonds et l'équité fiscale par rapport à la TVA sur les frais de gestion. Sans ces mesures fiscales, c'est la compétitivité de la place Maroc qui est condamnée. « Enfin, notre proposition phare concerne la création de fonds spéciaux pour renforcer les Fonds d'investissement marocains afin de leur permettre d'accompagner massivement la relance des entreprises marocaines. Outre le financement en fonds propres de la relance des entreprises marocaines, cette initiative doit aussi permettre de favoriser l'émergence de champions nationaux dans l'industrie du capital investissement, capables demain d'atteindre une taille suffisante pour se développer sur le continent africain », explique-t-il.