56 cas ont déjà été recensés en République démocratique du Congo dans la province de l'Equateur. L'OMS craint un sous-financement de la riposte à cette nouvelle épidémie d'un virus dont la mortalité est très élevé. La onzième épidémie de fièvre hémorragique Ebola en République démocratique du Congo (RDC) se répand dans la province de l'Equateur (Nord-Ouest), suscitant les premiers signaux d'alarme, avec des craintes sur le montant et l'usage des fonds alloués à la lutte contre le virus. Depuis le 1er juin, la nouvelle flambée touche la région de Mbandaka, déjà frappée en mai-juillet 2018 par la fièvre hémorragique (54 cas, 33 décès) et connectée par voie fluviale à la capitale Kinshasa, à quelque 600 km à vol d'oiseau. «Il y a maintenant 56 cas, ce qui est très préoccupant. Ce bilan dépasse celui de la précédente épidémie dans cette région», a déclaré jeudi la directrice régionale pour l'Afrique de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Matshidiso Moeti. Le dernier bilan vendredi du ministère congolais de la Santé donnait 58 cas – 54 confirmés et quatre suspects -, pour 22 décès. Loin de rester dans les centres urbains, le virus Ebola se répand progressivement. «Il y a des contaminations dans plusieurs villages», avance un responsable coutumier, Moraliste Nembetwa. Entre fleuve Congo et forêt, le terrain est difficile d'accès, en pirogue, en hélicoptère ou en 4X4, sur des ponts construits avec des rondins de bois. Au coeur de cette zone, à l'hôpital de Bikoro, le médecin Serge Ngalebato recense «15 cas confirmés». L'épidémie touche «une zone de santé fragile», énumère-t-il. «En 2018, nous avons eu l'épidémie d'Ebola. En 2020, l'épidémie de rougeole. Au moment où je vous parle, nous avons enregistré cinq cas de poliomyélite». Cette nouvelle épidémie a commencé 23 jours avant la fin proclamée de la 10e épidémie d'Ebola, à plus de 1000 kilomètres à l'Est, principalement dans la province du Nord-Kivu (Est), déstabilisée par des dizaines de groupes armés.