Le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu hier un débat public consacré à la protection des civils en période de conflit armé. Ces derniers, déjà affaiblis par des années de violence, sont particulièrement vulnérables à la pandémie de Covid-19, apprend-on d'un communiqué de l'ONU. La protection des civils est une responsabilité collective. « Elle doit être le fruit d'un effort conjoint des gouvernements, de la société civile, des organisations internationales et des autres parties concernées », a déclaré le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, lors de son intervention devant le Conseil de sécurité. « Alors que l'accès aux services et à la sécurité est réduit, et que certains dirigeants profitent de la pandémie pour adopter des mesures répressives, il est encore plus difficile d'assurer la protection des personnes les plus vulnérables, a fortiori dans les zones de conflit, où les civils étaient déjà très exposés », a-t-il déploré, soulignant notamment la vulnérabilité des réfugiés et des personnes déplacées chez qui des cas de Covid-19 ont été recensés au Bangladesh et au Soudan du Sud. Le chef de l'ONU a souligné que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont « l'un des moyens les plus efficaces » de protéger les civils dans les zones de conflit du monde entier. « Mais les perspectives sont peu réjouissantes », a reconnu M. Guterres. Son dernier rapport sur la protection des civils en période de conflit armé montre que peu de progrès ont été réalisés en faveur de la protection des civils et le respect du droit international en 2019. Plus de 20 000 civils ont été tués ou blessés l'année dernière dans seulement 10 conflits : en Afghanistan, en RCA, en Iraq, en Libye, au Nigéria, en Somalie, au Soudan du Sud, en Syrie, en Ukraine et au Yémen. « Or ce chiffre, qui ne porte que sur des cas vérifiés par l'ONU, ne représente qu'une fraction du nombre total de victimes », a dit le Secrétaire général.