Les critiques américaines sur la gestion chinoise du coronavirus poussent Pékin « au bord d'une nouvelle guerre froide » avec les États-Unis, a prévenu dimanche le chef de la diplomatie chinoise. Il se dit toutefois prêt à une coopération internationale pour identifier la source du virus. Pékin et Washington étaient déjà à couteaux tirés depuis la guerre commerciale lancée voilà deux ans par Donald Trump. Mais avec la crise du Covid-19, la tension atteint des sommets entre les deux puissances. Alors que la Maison Blanche multiplie les critiques et accusations sur la gestion de la crise par la Chine, celle-ci commence à voir rouge. « Outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux États-Unis », a déclaré devant la presse, dimanche 24 mai, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi. Avec la crise du coronavirus, « certaines forces politiques américaines prennent en otage les relations entre la Chine et les États-Unis et poussent nos deux pays au bord d'une nouvelle Guerre froide », a-t-il encore fustigé. Donald Trump et son administration accusent Pékin d'avoir tardé à communiquer des données cruciales sur l'épidémie, apparue fin 2019 dans la ville de Wuhan (centre), et d'avoir ainsi facilité sa propagation. Il a même évoqué la possibilité de demander à Pékin de payer des milliards de dollars de réparation et menacé de couper « toute relation » avec Pékin qu'il tient pour responsable d'une « tuerie de masse ». « Ce virus politique saisit toutes les occasions pour attaquer et diffamer la Chine », a dénoncé le chef de la diplomatie de la deuxième puissance économique mondiale, en marge de la session annuelle du Parlement chinois. « Nous riposterons à chaque insulte », a promis le ministre chinois des Affaires étrangères. Dans une pique à peine voilée, Wang Yi a appelé les États-Unis à « cesser de perdre du temps et de gaspiller des vies précieuses », au moment où le pays le plus touché par la pandémie s'apprête à franchir la barre des 100.000 morts. Lundi, le président chinois Xi Jinping s'était montré plus vague dans un message adressé à l'Assemblée annuelle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il avait donné son feu vert à une « évaluation complète » de la réponse mondiale au nouveau coronavirus. Mais seulement une fois que l'épidémie aura été enrayée, avait-il insisté.