Le régime communiste a déposé au Parlement chinois un texte visant à interdire «la trahison» et «la sécession» à Hongkong, en réponse aux manifestations monstres de l'opposition démocratique en 2019. La situation se tend de nouveau à Hongkong. La police a eu recours, dimanche 24 mai, aux lacrymogènes pour tenter de disperser des centaines de personnes qui avaient bravé l'interdiction de manifester pour défiler contre le projet de Pékin d'imposer à la ville une loi sur la «sécurité nationale», dont beaucoup redoutent qu'elle n'annonce la fin des libertés dans l'ex-colonie britannique. Le régime communiste a déposé vendredi au Parlement chinois un texte visant à interdire «la trahison, la sécession, la sédition et la subversion» à Hongkong, en réponse aux manifestations monstres de l'opposition démocratique en 2019. La mouvance prodémocratie avait multiplié les appels à dénoncer ce passage en force de Pékin sur une question qui suscite depuis des années l'opposition des Hongkongais. Des centaines de militants ont répondu présent en début d'après-midi dimanche, scandant des slogans contre le gouvernement dans le quartier commerçant de Causeway Bay, sur l'île de Hongkong. Cela fait des mois que l'île de Hongkong n'avait plus été le théâtre de ce genre de confrontations, particulièrement récurrentes en 2019. L'ex-colonie britannique a connu de juin à décembre sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des actions et manifestations quasi quotidiennes, et parfois violentes. Bien que confortée par le triomphe des « prodémocratie » aux scrutins locaux de novembre, cette mobilisation s'était arrêtée au début de l'année en raison des milliers d'arrestations effectuées par la police et, surtout, du fait des restrictions de rassemblement ordonnées pour lutter contre le Covid-19. Les opposants au texte redoutent en particulier une clause qui permettrait aux policiers chinois de mener des enquêtes à Hongkong avec leurs homologues hongkongais. Beaucoup y voient les prémices d'une répression de toute dissidence sur le territoire. Le projet de résolution sera soumis au vote du Parlement chinois jeudi, lors de la séance de clôture de l'actuelle session parlementaire. L'issue ne fait aucun doute, l'assemblée étant soumise au PCC.