Une manifestation s'est déroulée dimanche malgré la pandémie de Covid-19 près de Tizi-Ouzou, en Kabylie (nord-est de l'Algérie), pour dénoncer la convocation par la police de jeunes activistes du mouvement de contestation populaire, Hirak, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Le rassemblement antirégime, survenu le 10 mai à Tizi-Ouzou, est le premier de cette ampleur à avoir lieu et à être relayé depuis la suspension du « Hirak », mouvement qui a ébranlé le pays pendant plus d'un an. Les manifestants qui scandaient les slogans habituels du Hirak -«Etat civil et non militaire», «Algérie libre et démocratique»-, portaient pour nombre d'entre eux des masques de protection contre le virus. «Le pouvoir profite de la crise pour intimider les gens et convoquer les activistes dans l'espoir d'avorter le ‘Hirak'. Le pouvoir pense à sa survie et non à la survie des Algériens », a déclaré le député de l'opposition dans une vidéo également diffusée sur les réseaux sociaux. Depuis le début de l'épidémie début mars et l'arrêt forcé des manifestations du « Hirak », citoyens et organisations de défense des droits humains dénoncent la répression qui s'abat, malgré les risques sanitaires, contre les opposants politiques, des journalistes et médias indépendants mais aussi contre de jeunes internautes qui postent leurs opinions sur Facebook. L'Algérie a officiellement enregistré à ce jour plus de 5.500 cas de contamination et 494 décès dus au Covid-19.