Les mesures restrictives instaurées par les pays afin de freiner la propagation du nouveau coronavirus, risquent d'affecter le marché mondial de produits alimentaires. A commencer par les denrées de base, en particulier les céréales, rapporte l'économiste dans son édition du jour. La Russie a annoncé qu'il suspendait ses exportations de la plupart des céréales notamment blé, seigle, orge et maïs jusqu'au premier juillet prochain. En France, des voix parlementaires s'interrogent sur l'opportunité de limiter les ventes à l'étranger, en particulier du blé de panification dont l'Hexagone est largement excédentaire. Une telle orientation pourrait, à terme, générer une hausse des prix sans lien avec l'état des stocks mondiaux. Les organisations internationales comme la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), l'OMC (Organisation mondiale du commerce) et l'OMS (Organisation mondiale de la santé) redoutent des pénuries alimentaires. La décision de la Russie risque de faire monter les cours déjà élevés, note l'économiste. Vendredi dernier sur Euronext, la tonne de blé tendre se négociait à 199 euros sur l'échéance rapprochée de mai et celle de maïs en juin à 165,75 euros. Quel serait alors l'impact pour le Maroc ? Le ministère de l'Agriculture assure que « le stock disponible couvre 4,5 mois de consommation ». Ce stock est par ailleurs renouvelé en permanence à travers les différentes mesures prises par le gouvernement. Toutefois, rappelons que les pluies de mars et avril n'ont pas eu d'effets majeurs pour redresser une situation déjà compromise. Face à ce constat, le Maroc sera contraint d'importer pas moins de 75 millions de quintaux si l'on prend en considération la consommation nationale qui se situe entre 105 et 110 millions de quintaux.