Alors que Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères, s'apprête à se rendre en Algérie pour une visite de travail à partir de mardi 28 mars, la presse algérienne se livre déjà à des interprétations aussi farfelues que ridicules en tenant, coûte que coûte, à lier cette visite avec la question de Sahara. Pourtant, le chef de la diplomatie française s'y rend pour, notamment pour préparer le prochain sommet bilatéral qui aura lieu les 9 et 10 avril prochain à Alger, en présence de Manuel Valls et d'une dizaine de ministres français. Un tel sommet devrait normalement être consacré plus à des questions économiques, vu le nombre de ministres attendus, qu'à la question du Sahara, à moins que les autorités algériennes, et à travers elles, la presse réalise enfin que l'Algérie est partie prenante dans ce conflit, auquel cas, le différend devient bilatéral entre le Maroc et ce pays comme l'a toujours affirmé Rabat. D'après le site algérien « TSA », cette visite de Jean-Marc Ayrault et le prochain sommet algéro-français interviennent cette année dans un contexte particulier. Paris vient en effet de prêter main forte au Maroc dans le dossier du Sahara occidental, ce qui a permis à Rabat de torpiller très sérieusement les efforts de l'ONU en démantelant la Minurso et en la vidant de sa substance, écrit-il. Et d'ajouter qu'à Alger, on est convaincu que sans l'appui fort et déterminé de Paris, Rabat n'aurait jamais osé aller aussi loin dans son bras de fer avec l'ONU. Mais en fait, que veulent et que cherchent exactement les algériens ? N'ont-ils pas réitéré à maintes occasions qu'ils n'avaient rien contre le Maroc, en affirmant que le différend sur le Sahara devrait se résoudre entre Rabat et le Polisario ? Dire que le soutien de Paris à Rabat dans ce dossier constitue « un coup de poignard dans le dos de l'Algérie », c'est reconnaitre implicitement que le conflit, créé de toutes pièces par les généraux d'Alger, est bel et bien entre Alger et Rabat, par Polisario interposé. Et s'il y a « des choses à dire », à ce propos, par les algériens à Jean-Marc Ayrault, le 28 mars, et à Manuel Vall, le 9 avril », comme le souhaite TSA, c'est plutôt de reconnaître que le conflit du Sahara a toujours été, l'est et le sera entre Alger et Rabat. Prétendre le contraire, c'est naviguer à contre-courant.