L'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a mené une étude sur un traitement destiné à limiter les effets de la contamination par le Covid-19. Bonne nouvelle, ce traitement a réduit « significativement » la proportion de patients ayant dû être transférés en réanimation ou décédés, par rapport à ceux ayant reçu un traitement standard. Le tocilizumab est un médicament habituellement utilisé en rhumatologie. Il semble prévenir les orages cytokiniques chez les patients malades et « améliorer significativement leur pronostic », affirme l'AP-HP dans un communiqué. Le tocilizumab appartient à la famille des anticorps monoclonaux – des anticorps créés en laboratoire, issus d'une seule et même souche de lymphocytes et conçus pour répondre à une cible précise. Son principe est de bloquer l'action de certaines molécules qui sont libérées dans le cadre de la réaction immunitaire et qui favorisent l'inflammation. Certains patients atteints par le coronavirus connaissent une brusque aggravation de leur état après plusieurs jours, à l'origine d'une détresse respiratoire aiguë, un phénomène probablement lié à une réaction immunitaire excessive de l'organisme. Des médecins ont mené une étude sur 129 patients hospitalisés en raison d'une infection moyenne ou sévère au Covid-19. Parmi eux, 65 ont reçu un traitement comprenant du tocilizumab et 64 un traitement habituel. Il est ressorti que le « critère de jugement principal a été atteint chez une proportion significativement plus faible de patients » traités au tocilizumab. « Ces résultats devraient être confirmés de manière indépendante par des essais supplémentaires », ajoute le communiqué. Il s'agit du « premier essai comparatif par tirage au sort [qui fait] la démonstration d'un bénéfice clinique [de ce traitement chez des malades Covid souffrant d'une infection sévère] », ont souligné ses organisateurs au cours d'une conférence de presse téléphonique. Ces résultats doivent encore être « consolidés » et seront publiés dans une revue scientifique d'ici quelques semaines. Mais l'AP-HP explique avoir décidé de les rendre publics dès maintenant « pour des raisons de santé publique », du fait du contexte de crise pandémique, et les avoir communiqués aux autorités sanitaires françaises et à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).