Le pétrole brut américain a fait un bond de plus de 37$ le baril mardi dans les échanges en Asie, repassant légèrement au-dessus de 0$ après avoir plongé en territoire négatif pour la première fois de l'histoire. Le baril de WTI, référence pour les États-Unis, s'est effondré hier pour s'échanger à -37,63 dollars sur les marchés à terme dans la soirée. Le brut américain a ainsi perdu près de 300% dans la soirée, passant en territoire négatif. Il a aujourd'hui repassé légèrement au-dessus de 0$. Les cours du baril de WTI (West Texas Intermediate) subissent de plein fouet l'effondrement de la demande et la saturation des capacités de stockage. Cette chute est en grande partie due à des facteurs techniques, avec l'expiration des contrats pour livraison en mai ce mardi, mais elle souligne les vents contraires que doit affronter le marché pétrolier. En effet, la négociation des contrats pour mai expire mardi, tandis que les contrats de juin, qui sont plus activement négociés, ont augmenté de 51 cents, ou 2,5%, à 20,94 $ le baril. Cet effondrement intervient également sur fond de la crise économique déclenchée par la pandémie de coronavirus qui continue d'anéantir la demande en énergie, alors que les inquiétudes grandissaient en raison du fait que les réservoirs de stockage aux Etats-Unis étaient presque à pleine capacité et incapables de contenir tout le brut inutilisé. Selon le New York Times, le pétrole produit aux Etats-Unis est déjà stocké sur des barges en mer et dans tout endroit que les compagnies pétrolières peuvent trouver dans leurs installations de stockage. Mais les traders s'inquiètent maintenant que cet espace risque d'être épuisé. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord remontait quant à lui de 2,03% à 26,09 dollars ce mardi, après avoir chuté de 9% la veille. A noter que l'agence américaine de l'information sur l'énergie a indiqué la semaine dernière que les stocks de brut de la plus grande économie mondiale avaient augmenté de 19,25 millions de barils la semaine précédente, ajoutant aux malheurs d'un marché mondial surapprovisionné. La chute des prix pétroliers a, d'ailleurs, forcé les producteurs américains à suspendre leur production. Cela devrait provoquer une baisse de la production de 1,5 million de barils par jour d'ici juin, ce qui, selon plusieurs spécialistes, n'est pas suffisant pour compenser la faiblesse de la demande de pétrole.