L'Afrique a été jusqu'à présent relativement épargnée par la pandémie, mais le virus progresse dans le contexte la faiblesse des systèmes de santé de ses pays africains. Un groupe réunissant des think tankers européens et africains alerte sur les conséquences économiques considérables de l'épidémie sur le continent. Alors que le coronavirus se propage à travers le monde, la capacité d'atténuer son incidence « est liée aux ressources disponibles et à l'efficacité des autorités publiques ». Il paraît primordial que les dirigeants internationaux se concentrent sur les conséquences de la pandémie sur les plus vulnérables, en particulier en Afrique, affirment plusieurs analystes marocains et internationaux, dont Karim El Aynaoui, directeur du think tank Policy Center for the New South. Ces chercheurs ont appelé la communauté internationale à aider les pays africains à surmonter les conséquences économiques de l'épidémie du coronavirus. Ils plaident la nécessité de leur allouer des soutiens budgétaires exceptionnels liées à la lutte contre la propagation du virus et un assouplissement des règles financiers dans ce contexte particuliers. En effet, ils montrent qu'aujourd'hui toutes les nations étant menacées et se débattent pour éviter de tomber dans l'abîme, une approche globale, tout en s'adaptant aux conditions locales est donc plus que nécessaire désormais. Et ce, dans le but de protéger les communautés les plus vulnérables à travers le monde. Menacées par les risques du virus lui-même et par ses conséquences politiques, économiques et sociales, le coût de la pandémie risque d'être élevé, surtout pour les plus démunis. Pour rappel, on estime que la pandémie du VIH/sida a fait reculer la croissance du PIB de 2% à 4% en Afrique subsaharienne. Selon les chiffres de la Banque mondiale, le virus Ebola aurait réduit de 12 % le PIB cumulé des trois pays les plus touchés en 2014-2016, à savoir la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. Mais cela, révèle l'étude de ce think tank, n'est rien en comparaison avec les répercussions et l'ampleur du coronavirus. Au cours des deux dernières semaines, l'effondrement des marchés financiers a entraîné une baisse des valeurs de plus de 9 trillions de dollars, soit 9.000 milliards. Une baisse de la croissance du PIB mondial pourrait engendrer, selon les estimations actuelles, une perte de 2 trillions de dollars supplémentaires. Le renforcement des mesures de confinement dans les économies majeures du globe menace d'avoir des répercussions encore plus catastrophiques. Et une profonde récession mondiale semble inévitable. Il est attendu que ces effets se ressentent d'autant plus en Afrique, où la population est plus proche du seuil de pauvreté que dans d'autres régions du monde et ne dispose d'aucune épargne pour faire face à une crise. Même si la pauvreté dans le monde a reculé de 36 % en 1990 à10 % vingt-cinq ans plus tard, ce qui représente plus d'un milliard de personnes, la progression plus lente de l'Afrique et l'augmentation constante de sa population signifient que la pauvreté concerne plus de 413 millions de personnes en 2015. Le taux de pauvreté en Afrique subsaharienne s'élève à plus de 40% et le continent regroupe 27 des 28 pays les plus démunis du monde. La coexistence de systèmes d'institutions fragiles et de gouvernements faibles constitue un mélange dangereux en temps normal, qui favorise la précarité. L'Organisation internationale du Travail (OIT) estime que 74% des Africains sont dans une situation d'emploi «vulnérable», c'est-à-dire soit de chômage, soit de sous-emploi, en comparaison avec les 45% qui représentent le point de référence mondial, dans un continent où les systèmes nationaux de sécurité sociale sont quasiment inexistants. Le revenu moyen annuel par habitant en Afrique subsaharienne est de 1.585 dollars américains (soit 1.455 euros), c'est-à-dire 14% de la moyenne mondiale. La conclusion à laquelle arrive ce groupe de chercheurs est que « le mélange de bas revenus et de moyens limités pourrait s'avérer fatal à un nombre, impossible à fixer, de personnes ». Par ailleurs, l'effondrement du prix du pétrole, la fragilité de la sécurité alimentaire, la perturbation des échanges commerciaux affectent tout particulièrement des économies africaines en forte croissance, qui cherchaient à s'intégrer à l'économie mondiale. L'interruption brutale du tourisme et des investissements étrangers, et la volatilité financière, fragilisent les pays africains plus que les autres. Les mécanismes, en cette période où chaque pays se replie sur lui-même pour combattre la maladie, que le Think tank recommande sont de soutenir les pays africains à travers une coopération intensive par : l'activation de centres opérationnels d'urgence, l'envoi de masques et d'équipements de protection, le recours aux technologies de l'information pour apprécier la diffusion du Covid-19 en temps réel et l'identification des groupes à risques sont parmi les premières mesures à prendre. Parallèlement, il préconise de renforcer les capacités de santé existantes, et de mettre en œuvre des programmes d'aide économique et sociale compatibles avec les réalités locales. Si besoin en était de montrer l'efficience de telles actions, pendant la crise de l'Ebola, l'Afrique a su montrer comment, avec une aide internationale adaptée, elle avait su maîtriser une pandémie et, finalement, l'endiguer. La Banque arabe pour le développement économique en Afrique, une institution de la Ligue arabe basée à Khartoum, a annoncé qu'elle allouait une enveloppe de 100 millions de dollars pour aider l'Afrique subsaharienne face à la crise du coronavirus. Toutefois, ces chercheurs estiment que « 74 % des Africains sont dans une situation d'emploi «vulnérable», c'est-à-dire soit de chômage, soit de sous-emploi, en comparaison avec les 45 % qui représentent le point de référence mondial, dans un continent où les systèmes nationaux de sécurité sociale sont quasiment inexistants. Ils affirment que le « revenu moyen annuel par habitant en Afrique subsaharienne est de 1.585 dollars américains (1 455 euros), c'est-à-dire 14 % de la moyenne mondiale » Pour atténuer l'impact économique et social au Sénégal, un fonds «de riposte et de solidarité» doit être doté d'environ 1,8 milliard d'euros, dont 75 millions destinés à l'aide alimentaire d'urgence. D'autres pays; conscientes des défis, ont débloqué des fonds considérables. L'Afrique ne cesse de renforcer les mesures de précaution face à l'épidémie de coronavirus, et ses pays ont décrété le confinement « préventif et obligatoire » de la population. L'ONU s'est inquiétée du manque de solidarité envers ces pays qui risque de coûter des « millions » de vies, où médecins et personnels de santé dénoncent le manque d'équipements de protection et de tests. Les restrictions à la liberté de circulation concernent désormais sur la planète plus de trois milliards de personnes, appelées par leurs autorités à rester confinées chez elles. Des multinationales de l'industrie pharmaceutique se sont engagées à fournir un vaccin contre le Covid-19 « partout dans le monde », dans un délai estimé de 12 à 18 mois minimum. Au-delà du drame sanitaire, le nouveau coronavirus risque de plonger l'Afrique dans la récession, malgré les milliards de dollars débloqués en urgence. Jusqu'à 25 millions d'emplois sont menacés en l'absence de réponse coordonnée à l'échelle internationale, a averti l'Organisation internationale du travail.