L'association Casamémoire organise la 8e édition des Journées du Patrimoine de Casablanca du 28 mars au 4 avril. Ce sera l'occasion de découvrir ou redécouvrir le patrimoine architectural de la ville blanche à travers une série de visites guidées, dans une cité connue pour être une des capitales mondiales de l'architecture du XXème siècle en raison de la très forte concentration de battisses Art déco. Des conférences et autres animations culturelles sont aussi au programme, l'occasion de défendre l'idée qu'il faut réhabiliter de nombreux monuments très dégradés. Le cas de l'hôtel Lincoln fait toujours l'actualité, un an après l'effondrement d'un pan entier du bâtiment, faisant un mort et deux blessés. Cet édifice classé au patrimoine historique menace ruine depuis maintenant une vingtaine d'années. Construit en 1917 par l'architecte français Hubert Bride, l'hôtel Lincoln symbolise l'architecture « art-déco » de son centre-ville. Le président de Casamémoire, l'architecte Rachid Al-Andaloussi, milite pour sa sauvegarde et espère même que ses murs abriteront à nouveau un établissement hôtelier de luxe. Reste à trouver des investisseurs prêts à relever ce défi. Du côté de la Ville, le budget pour l'année 2016 est bien trop faible pour mener des actions de cette envergure. Voté en novembre dernier, la nouvelle équipe municipale a consacré une enveloppe de seulement 5 millions de dirhams à la société de développement local (SDL) Casa Patrimoine pour la réhabilitation et la mise à niveau des bâtiments historiques de Casablanca. Il faudra donc trouver d'autres sources de financement pour redorer le blason de cette cité portuaire où, note l'UNESCO sur son site web, « l'originalité des bâtiments est le résultat d'une fusion créative entre les influences de trois cultures », à savoir la maghrébine, l'européenne et l'américaine.