La Chambre des députés du Chili vient d'autoriser l'avortement. Totalement interdit depuis la dictature de Pinochet, la loi prévoyait des peines de prison. Le texte validé hier jeudi à Santiago autorise l'interruption volontaire de grossesse (IVG) uniquement en cas de viol, de malformation fœtale et de risque pour la santé de la mère. Au Chili, où plus de 70 % de la population se déclare catholique, même le divorce était hors la loi: il n'a été approuvé qu'en 2005. Avant la prise de pouvoir par le général Augusto Pinochet en 1973, l'interruption de grossesse avait été possible pendant cinquante ans, en cas de fœtus non viable et de danger pour la santé ou la vie de la mère. Mais le dictateur avait totalement interdit l'avortement en 1989, juste avant de quitter le pouvoir. Depuis, cette interdiction a été maintenue depuis sous la pression de l'Eglise, rapporte Reuters aujourd'hui. Le texte approuvé hier est passé de justesse, sachant que chacun des trois motifs d'avortement envisagés ont fait l'objet d'un vote séparé. Ainsi, pour l'avortement en cas de risque pour la santé de la mère, 67 députés ont voté pour, 47 contre. En cas de fœtus non-viable, 62 ont voté pour, 46 contre. Enfin, le cas ayant suscité le plus de polémique, celui d'une grossesse due à un viol, a recueilli 59 votes en faveur, 47 contre. En août 2015, le Congrès chilien avait déjà approuvé un texte visant à dépénaliser l'avortement et cette première approbation du texte était nécessaire pour légiférer sur un thème de société particulièrement polémique dans ce pays d'Amérique latine. La décision d'hier doit être validée par le Sénat.