L'Algérie a décidé de réduire ses dépenses publiques et de revoir sa politique économique face à l'effondrement des cours du pétrole, principale ressource du pays, en raison de la pandémie de nouveau coronavirus. À l'issue d'un conseil des ministres présidé par le chef de l'Etat mal élu, Abdelmadjid Tebboune, il a été annoncé la révision à la baisse de 30% du budget de fonctionnement de l'Etat -sans pour autant toucher aux salaires des fonctionnaires- ainsi que la réduction de la facture des importations de 41 à 31 milliards de dollars (38 à 28 milliards d'euros). En outre, l'Algérie n'aura plus recours aux cabinets d'expertise étrangers afin d'économiser 7 milliards de dollars (6,5 milliards d'euros) par an, selon un communiqué de la présidence. Le géant pétrolier Sonatrach, première entreprise publique du pays, devra «réduire de 14 à 7 milliards de dollars les charges d'exploitation et les dépenses d'investissement afin de préserver les réserves de change», précise le communiqué. En revanche, le gouvernement a souhaité ne pas toucher au secteur de la santé, pandémie oblige, ni à l'éducation. Pour chercher d'autres sources de financement, le gouvernement a décidé notamment d'augmenter la production d'engrais, de sursoir à certains projets -en particulier de centrales électriques-, d'accélérer le recouvrement des impôts et taxes ainsi que des crédits octroyés par les banques publiques. Basée sur un prix du marché du baril de brut à 60 dollars, la loi de finances 2020 prévoyait une croissance économique d'environ 1,8%. Mais les cours du pétrole poursuivent leur descente, le baril de référence américain touchant la semaine passée un plus bas depuis 2003, à 22,53 dollars, pris en étau entre une offre débordante et une demande mondiale sapée par la pandémie de coronavirus. La crise actuelle a fait prendre conscience de «la précarité de notre économie que nous n'avons pas su affranchir de la rente pétrolière», a reconnu le président algérien, cité dans le communiqué.