Le Maroc a condamné, mardi, dans les termes les plus virulents les attaques terroristes contre la petite ville tunisienne de Ben Guerdane, située dans le sud-est du pays, les qualifiant d' « acte criminel abject ». Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, rappelle la position du royaume, condamnant le terrorisme et l'extrémisme, « qui constituent une menace à la sécurité et la paix internationales ». Rabat exprime aussi « sa solidarité avec la république de Tunisie sœur, gouvernement et peuple ». Pour sa part, le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion au Président tunisien, Béji Caïd Essebsi, à la suite de ces attaques terroristes contre une caserne militaire et deux postes de police dans la ville de Ben Guerdane. Dans ce message, le chef de l'état marocain fait part de « la ferme condamnation du Royaume du Maroc de ces attaques agressives, ainsi que de sa solidarité totale avec votre pays frère face à tous les actes terroristes abjects visant sa stabilité, sa sécurité et sa quiétude».. Selon le dernier bilan du ministère tunisien de l'Intérieur, ces attaques ont fait au moins 50 morts. Tout a commencé hier, un peu avant 6h du matin. La petite ville tunisienne de Ben Guerdane, située dans le sud-est du pays, s'est brusquement transformée en champ de bataille. Des commandos de jihadistes, armés de kalachnikovs et en provenance de Libye, ont attaqué simultanément une caserne de l'armée, un poste de police et un poste de la garde nationale, à une trentaine de kilomètres de la frontière. Selon Tunis, ce serait l'œuvre de l'organisation Etat islamique en Libye. Les forces sécuritaires ont confirmé qu'elles continuent de ratisser la région et le quotidien tunisien Le Temps précise ce mardi que l'armée « s'emploie actuellement à poursuivre les éléments terroristes encore en fuite et à sécuriser l'entrée de la ville avec le déploiement de forces terrestres et des patrouilles aériennes ». Le président tunisien Caid Essebssi a dit que cette attaque était « sans précédent » dans l'histoire du pays et le chef du gouvernement a déclaré que l'opération a été menée par une cinquantaine d'assaillants. Habib Essid a précisé que 36 d'entre eux ont été tués et que sept ont été capturés. Plusieurs sont donc en fuite. Selon des journalistes sur place, l'interrogatoire de ces sept hommes aurait permis de découvrir un camion rempli d'armes lourdes, mais aussi trois caches d'armes de guerre à Ben Guerdane. Dans cette ville proche de la station touristique de Djerba, la tension est à son comble. Selon RFI, la pression ne semble pas être retombée ce mardi : « à Ben Guerdane, où les rues sont vides et les cafés déserts, des snipers sont en position et les écoles sont fermées ». Le correspondant de la radio française ajoute que, sur place, la population pense que cet épisode est « une sorte de répétition générale avant de nouvelles attaques », ajoutant que même si « le ministère de l'Intérieur se veut rassurant (…) le gouverneur de la région en visite ce matin à l'hôpital de Ben Guerdane a évoqué des escarmouches ici ou là ».