Une grande partie de la société marocaine considère que les banques participatives, dites «banques islamiques», sont des institutions financières conformes aux règles de la charia islamique, sans se rendre compte qu'il s'agit, en réalité, d'un produit bancaire tout à fait similaire aux produits des banques classiques. Pour apporter un véritable éclairage sur le sujet, Mehdi Lahlou, économiste et professeur à l'Institut national de statistique et d'économie appliquée (INSEA), souligne que le concept de « banques islamiques » n'existe pas réellement. Il explique que ces banques octroient souvent des prêts à des taux bien plus élevés que les banques ordinaires, que ce soit aux investisseurs, aux entrepreneurs ou aux particuliers. Selon M. Lahlou, ces banques participatives ne le sont que par le nom qu'elles portent. En réalité, elles sont similaires aux banques ordinaires. Elles ont d'ailleurs été délaissées par un grand nombre de petits investisseurs vu leurs taux élevés. Il ajoute que ces banques demandent généralement plus de conditions et de garanties pour accorder des prêts aux investisseurs que les banques classiques. Rappelons ainsi que Najib Boulif, ancien ministre du Parti de la justice et du développement qui dirige le gouvernement actuel, avait il a quelques jours, appelé les jeunes à demander des prêts aux banques participatives ou « islamiques », comme lui-même l'a fait pour construire sa propre villa. A travers une publication sur Facebook, l'ancien ministre a affirmé que les crédits pour jeunes entrepreneurs lancés dernièrement, à savoir l'initiative Intelaka lancée par le Roi Mohammed VI, étaient inconformes à la Charia islamique. Ces propos ont été considérés par de nombreux internautes comme une « fatwa » du dimanche, mais aussi comme une sous-estimation du projet royal.