com/fr a appris que le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) a interpellé un ex-auxiliaire d'autorité ainsi que trois membres d'une bande criminelle spécialisée dans le trafic international de stupéfiants à partir des côtes de Tanger, à destination de l'Espagne. Le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) relevant de la Direction générale de la Surveillance du territoire (DGST) a mis en échec, les 6 et 7 février, sur la base d'informations fournies par les services centraux de la DGST, une opération de trafic d'une grande quantité de chira, et démantelé un réseau criminel de trafic de drogues et d'immigration clandestine à partir des côtes nord du Royaume vers le sud de l'Espagne. Les perquisitions effectuées dans le cadre de cette affaire ont permis de saisir 2.425 kilogrammes de chira à bord d'une voiture utilitaire, dans le quartier Mghougha à Tanger, ainsi que 6 embarcations pneumatiques, dont 3 de grande taille, 3 motogodilles de marque « Suzuki » et « Yamaha », 3 jerrycans remplis de carburants, des téléphones portables, 6 plaques minéralogiques et des armes blanches, ainsi que 3 véhicules de marques « Renault Trafic », « Dacia Dokker » et « Renault Kangoo ». * * * * * * * * * * * * Des déclarations des mis en cause attestent que ces malfrats constituent une bande criminelle spécialisée dans l'organisation d'opérations de convoyage de chira vers l'Espagne, à partir des côtes de la plage « Achakar » à Tanger et ce, de connivence avec certains commis de l'Etat chargés de la surveillance du littoral, notamment parmi les éléments des FAR-fa, la marine royale et la brigade maritime de la gendarmerie royale. Ils assurent l'acheminement au profit de différents narcotrafiquants, des cargaisons de chira a partir des lieux de stockage à Tanger jusqu'à la plage « Achakar », où elles sont dissimulées dans un dépôt relevant d'un café dénommé « Ba Kacem » à cette plage, avant de les charger par des colporteurs, à bord d'embarcations pneumatiques pour leur convoyage vers Espagne et ce, en mettant à contribution la complicité des gardes-côtes, qui ferment l'œil moyennant finances. Dans ce cadre, le mis en cause M.E qui a mis à profit sa profession de serveur au restaurant « Sol » [NDLR : propriété de son grand-père, sis à la plage « Achakar »], ainsi que son ancienne fonction d'auxiliaire d'autorité à l'arrondissement administratif « Mediouna » à la localité d' »Achakar » à Tanger, qu'il occupait avant son incarcération, de 2011 à 2016, pour tisser des rapports suivis avec des garde-côtes et des narcotrafiquants opérant à partir de cette plage. Ce malfrat a reconnu, avoir réalisé à partir de l'été 2018, trois opérations de convoyage de chira, portant sur une quantité d'une tonne chacune, au profit de trois narcotrafiquants, en contrepartie de la somme de 60.000 dirhams l'opération. Il a également fait savoir qu'il recourait dans le cadre de l'exécution de ses expéditions aux services de ses complices, pour soudoyer les éléments des FAR-fa, la marine royale et la brigade maritime de la gendarmerie royale, auxquels ils ont remis, successivement, les sommes de 220.000, 150.000 et 50.000 dirhams, à titre de pots-de-vin pour chaque opération. Interrogé sur l'éventuelle implication d'éléments de la DGSN chargés de la sécurité de la plage « Achakar » dans le trafic international de stupéfiants, M.E a précisé qu'en raison du déploiement médiocre des éléments de ce corps au niveau de cette plage, il se contentait, lors de l'exécution de chaque opération, de détourner le barrage judiciaire dressé par les services de police à proximité de cette plage et de déployer des éclaireurs pour surveiller le déploiement des éléments de police. Par ailleurs, M.E a actionné son complice A.R à l'effet de se procurer auprès d'un trafiquant, une quantité de 25 kgs de chira, qu'il comptait expédier vers l'Espagne parmi la cargaison saisie, suite à quoi ce dernier l'a cachée au domicile de son gendre L.S dans l'attente de la réalisation de cette opération. Pour sa part, M.A.S a indiqué que sa tâche consistait à dissimuler, dans son garage au quartier « Chouk » à « Mghougha » a Tanger, les cargaisons de chira, avant leur acheminement à la plage « Achakar » en perspective de leur convoyage vers Espagne. Il a également souligné que la quantité de chira saisie en sa possession est constituée d'une cargaison qui lui a été remise par M.E, par personne interposée, ainsi qu'une autre récupérée, au même titre que les embarcations pneumatiques saisies, auprès de deux autres narcotrafiquants. Les mis en cause ont été placés en garde à vue à la disposition de l'enquête menée sous la supervision du parquet compétent. Par la suite, ils ont été déférés, le 10 février, devant le parquet près le tribunal de première instance de Tanger, pour « association de malfaiteurs, trafic international de stupéfiants et corruption », juridiction ayant décidé leur placement sous mandat de dépôt à la prison locale de cette ville.