Le Congrès du PAM, qui se déroule du 7 au 9 février à El Jadida, se tient dans un contexte de réconciliation entre le patron actuel du parti, Hakim Benchamach, et le courant « l'appel à l'avenir ». En effet, le bras de fer entre les deux clans s'est conclu, le 4 décembre dernier, par une décision de la Cour d'appel donnant légitimité au clan opposant de Benchamach, pour présider, à travers Samir Goudar, la commission préparatoire du 4ème congrès du PAM. Dans une déclaration à Barlamane.com/fr, Rachid Lazrak, expert en droit constitutionnel et spécialiste des affaires parlementaires et partisanes, fait savoir que le 4ème congrès du PAM se tient dans un contexte national marqué par des mutations et des développements profonds sur les plans social et politique. En effet, plusieurs événements ont dernièrement marqué la scène nationale tels que les événements de contestation et le besoin de l'instauration d'un nouveau modèle de développement, dont les contours ont été définis par le Monarque. Dans ce contexte, le parti du Tracteur compte profiter de l'étape de ce congrès pour se refaire une santé, rudement éprouvée par les dissensions. Ainsi, le rendez-vous d'El Jadida revêt d'une importance capitale pour l'avenir politique du PAM puisqu'à l'issue de ce congrès, le nouveau Secrétaire général sera élu. Selon Rachid Lazrak, le parti ambitionne de se repositionner sur l'échiquier politique marocain surtout après l'échec fulgurant de cette formation politique à jouer un rôle d'intermédiation dans plusieurs événements sociaux, notamment dans le Rif. Le spécialiste des affaires parlementaires et partisanes rappelle que le PAM est passé par une phase d'implosion accélérée. Il a étalé ses divergences, ses crises et ses querelles intestines devant l'opinion publique. Suite à ce conflit politique interne qui s'est externalisé, les observateurs de la scène politique marocaine ainsi que les citoyens ont commencé à se demander comment une force politique minée par de tels affrontements fratricides pourrait jouer un rôle crucial quant au pilotage de l'action politique au Maroc. Et ce, dans un contexte marqué par l'approche des échéances électorales qui pointent à l'horizon. A cause de ces conflits, l'image du parti a fortement été affectée aux yeux de l'opinion publique. Par ailleurs, les tensions sociales qui ont marqué le contexte national constituent une véritable alerte sur les transformations en cours, souligne M. Lazrak. Ils traduisent l'élargissement du périmètre des revendications sociales et économiques, qui touchent désormais de larges franges de la société. Le parti doit donc s'adapter à ce contexte et essayer de trouver une formule qui pourrait augmenter le nombre de ses sympathisants. Toutefois, les candidats favoris n'ont pas essayé de présenter un projet politique qui va de pair avec ces mutations sociales. Jusqu'à présent, cinq candidats se sont présentés aux élections pour le poste de secrétaire général du PAM. Il s'agit de Mohamed Cheikh Biadillah, Abdellatif Ouahbi, Mekki Zizi, Abdeslam Boutayeb et Samir Belafkih. Les candidats favoris sont, à l'heure qu'il est, pour Rachid Lazrak, Mohamed Cheikh Biadillah et Abdellatif Ouahbi. Les deux ont acquis une grande popularité au sein du groupe du PAM et même s'ils ne présentent, en aucun cas, un vrai projet politique, ils représentent des intérêts différents suivant l'origine de chacun. En effet, Mohamed Cheikh Biadillah est originaire du Sahara marocain tandis qu'Abdellatif Ouahbi représente la région Souss-Massa étant donné qu'il est originaire d'Agadir. Se demandant si le 4ème congrès du PAM pourrait réserver des surprises, notre interlocuteur nous révèle qu'il se peut que Hakim Benchamach présente sa candidature à la dernière minute. Et ce, même si le délai fixé par la commission préparatoire dudit congrès est dépassé. Selon Rachid Lazrak, Hakim Benchamach est un « politicien plein de surprises ». Par conséquent, il faut s'attendre à tout de sa part. Affaire à suivre …