Le service de pneumologie et le service d'hygiène de l'hôpital Universitaire International Cheikh Khalifa ont organisé, aujourd'hui, une conférence sous le thème : « épidémie du coronavirus (2019-nCoV) : mise au point ». La conférence intnervient dans un contexte de propagation accrue du virus dans le monde, attisant les différentes craintes des populations et des professionnels de la santé. Avec 361 morts en Chine continentale, le bilan du nouveau coronavirus y dépasse désormais celui du Sydrôme respiratoire aigu sévère (Sras). Cela suscite diverses inquiétudes partout dans le monde, notamment au Maroc, qui vient de voir plusieurs de ses expatriés en chine rentrer au pays. Le nombre des malades a grimpé à plus de 17.200, dépassant largement celui du Sras. Le Coronavirus a été découvert à la fin des années 1960. Il ne s'agit pas seulement d'un virus mais d'une famille de virus susceptible de provoquer des maladies respiratoires plus ou moins graves, allant du simple rhume à des pathologies sévères qui peuvent devenir létales. D'ailleurs, plusieurs patients, notamment des enfants y sont susceptibles en bas âge, et s'en remettent grâce à un traitement adéquat. Nommé ainsi car l'enveloppe qui l'entoure possède une forme de couronne, le coronavirus peut créer des infections nouvelles qui sont causées par des modifications ou des mutations du virus. Le nouveau Coronavirus qui a été découvert a été baptisé 2019-nCoV. Les virus ont la capacité de muter au fur et à mesure qu'ils « vivent ». Ici réside l'importance de surveiller les mutations de ce virus pour s'assurer de trouver un virus adéquat, assurent les spécialistes. Entre êtres humains, la transmission se ferait généralement par voies respiratoires, par le contact des mains et par l'échange de salive. En ce qui concerne le contact avec des surfaces extérieures (mains, étalages, poignées, portes…) les coronavirus ont la capacité de survivre jusqu'à trois heures dans le milieu extérieur, sur des surfaces inertes sèches. En milieu aqueux, ces virus peuvent survivre plusieurs jours. Selon une étude parue dans la revue médicale américaine NEJM, chaque malade a infecté en moyenne 2,2 personnes. Selon les chercheurs, ce chiffre est relativement bas, plus proche de la grippe hivernale (de l'ordre de 1,3) que de la rougeole, très contagieuse (plus de 12), et comparable au Sras de 2002 (3). Auparavant, seules deux épidémies mortelles ont été causées par un coronavirus, vaste famille à laquelle appartient le nouveau virus : le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) et le Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient). Les spécialistes ont précisé qu'il était fort possible d'avoir des « porteurs sains », c'est-à-dire qui ne présentent pas de symptômes, vu que la période d'incubation du virus est de 15 à 20 jours. Les porteurs sains sont des personnes qui ont été en contact avec des personnes malades, par exemple, mais qui ne présentent pas encore de symptômes. La possibilité de transmission du virus avant l'apparition des symptômes n'est, pour l'instant pas avérée à 100%, mais elle reste un paramètre clé à prendre en compte dans le contrôle de l'épidémie, certifient le panel de spécialistes. La Commission municipale de l'hygiène et de la santé de Wuhan a déclaré sur son site internet que dans sa forme la plus précoce, « la maladie se manifeste par de la fièvre et une toux persistante. Elle est d'une forme légère mais durable, et risque en même temps de prendre une forme grave (insuffisance respiratoire, complications cardiaques) chez des personnes âgées et des patients atteints d'autres maladies« . Ainsi, comme l'affirme le Pr. Abdelkrim Bahlaoui, « le traitement symptomatique est généralement suffisant pour traiter les cas de coronavirus. Dans les cas les plus compliqués il est joint à la réanimation ». Cependant, il n'est létal que pour les personnes au système immunitaire particulièrement fragilisé. Après l'analyse des 99 premiers cas repérés en Chine, publiée mercredi dans la revue médicale The Lancet, le tableau clinique de la maladie respiratoire provoquée par le virus se précise : tous les patients avaient une pneumonie (pour les trois-quarts, les deux poumons étaient touchés), la plupart avait de la fièvre et toussait, et un tiers souffrait d'essoufflement. L'âge moyen de ces 99 patients est de 55 ans, les deux-tiers sont des hommes et la moitié souffrait de maladies chroniques (problèmes cardiovasculaires, diabète…). Comment donc se protéger mais aussi protéger les autres de la contamination ? Il suffit, en réalité, de gestes qui apparaissent comme banals comme tousser dans un mouchoir, éternuer dans une manche, utiliser des masques chirurgicaux, éviter les personnes à risque, mais surtout, insistent les spécialistes, se laver les mains. Le simple fait de se laver les mains peut éviter de nombreuses transmissions de virus, corona ou autre. Sur une note plus optimiste, le panel de spécialistes a affirmé que les dernières expérimentations dans la découverte d'un vaccin ont révélé que le vaccin de la rougeole était un vaccin vivant atténué très puissant, qui, lorsqu'il est associé au Coronavirus, est capable de muter et de « bouffer » le coronavirus. Les études vont toujours dans ce sens, ont conclut les spécialistes.