Après Wuhan, épicentre du virus, Huanggang et Ezhou ont également mis en place un confinement destiné à «enrayer efficacement la propagation du virus». La Chine emploie les grands moyens contre le nouveau coronavirus qui a commencé à se répandre à l'international. Jeudi 23 janvier, trois métropoles ont été mises en quarantaine et Pékin a annoncé l'annulation des festivités du Nouvel An chinois dans la capitale, à la veille du début du traditionnel congé annuel, qui occasionne chaque année des centaines de millions de voyages. Depuis le début de la matinée, plus aucun train ni avion ne doivent en principe quitter Wuhan, ville de 11 millions d'habitants où se trouve l'épicentre du virus. Une décision similaire a été prise à Huanggang, cité de 7,5 millions d'habitants, et à Ezhou, toutes deux situées à 70 km à l'est de Wuhan. L'objectif affiché : «Enrayer efficacement la propagation du virus», a expliqué le quartier général chargé de la lutte contre l'épidémie à Wuhan. Aux sorties autoroutières de Wuhan, des policiers stoppaient certains véhicules afin de prendre la température corporelle des occupants, selon un reporter du site Internet d'information The Paper. Des queues se formaient devant certaines stations-service, tandis que beaucoup d'autres étaient à court de carburant. La mairie a aussi imposé le port du masque respiratoire, que la plupart des habitants avaient de toute façon commencé à arborer depuis le début de la semaine. La ville des bords du Yangtsé est au cœur de l'épidémie qui depuis décembre 2019 a contaminé plus de 500 personnes et fait 17 morts, selon un dernier bilan communiqué mercredi soir. Toutes les personnes mortes ont succombé à Wuhan ou dans sa région. Le virus a été repéré sur son marché de gros de produits de la mer. Des ventes illégales d'animaux sauvages avaient lieu dans ce marché, a reconnu le Centre national de contrôle et de prévention des maladies, sans pouvoir dire avec certitude si du gibier était à l'origine de l'épidémie. L'alerte a été donnée par un scientifique chinois, qui a admis que la transmission du virus pouvait se faire d'humain à humain et pas seulement de l'animal à l'homme. A l'étranger aussi les autorités s'organisent. Tous les voyageurs en provenance de Chine doivent ainsi «subir un contrôle thermique à leur arrivée» à l'aéroport de Dubaï, l'un des plus importants au monde, ont annoncé jeudi les autorités. «Le contrôle sera effectué à des portes [de débarquement] sécurisées» par des équipes médicales, a précisé dans un communiqué l'aéroport de Dubaï qui s'attend à accueillir «des milliers» de passagers chinois samedi, à l'occasion de leur Nouvel An. De Tokyo à Sydney, l'angoisse était palpable chez des passagers des derniers avions partis de Wuhan avant la mise en quarantaine de la métropole. Un dernier appareil est arrivé jeudi dans la capitale japonaise en provenance de l'aéroport de Wuhan, dans le centre-est de la Chine, où est apparu un coronavirus qui a déjà provoqué sur place la mort d'au moins 17 personnes. A l'aéroport de Sydney jeudi, les passagers en provenance d'un des derniers avions arrivés de Wuhan ont été accueillis par des agents de biosécurité et informés des symptômes du nouveau virus, brochures à l'appui. En raison de la période d'incubation du virus, les voyageurs de retour de Wuhan devaient cependant continuer de surveiller de près toute apparition de symptômes proches d'un état grippal, ont insisté les autorités australiennes. En dehors de la Chine, où plus de 500 personnes ont déjà été contaminées, des cas individuels confirmés ou suspects ont été identifiés dans d'autres pays d'Asie (Thaïlande, Japon, Corée du Sud, Taïwan, etc.). Un cas a également été signalé aux Etats-Unis, tandis qu'un autre en Australie s'est révélé être une fausse alerte. A Genève, le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué les mesures «très, très fortes» prises par la Chine, estimant qu'elles allaient «diminuer» les risques de propagation hors de ses frontières. Elles ont été mises en place au moment où l'OMS avait réuni son comité d'urgence pour décider si le nouveau virus constituait une «urgence de santé publique de portée internationale». Les experts n'étant pas parvenus à se mettre d'accord sur la question, le directeur de l'OMS a décidé de poursuivre la réunion jeudi dès 12 heures.