Le programme « Villes sans bidonvilles » (VSB) donne aujourd'hui du fil à retordre aux pouvoirs publics. Il a été lancé en 2004 et devait s'achever en 2010. Toutefois, plusieurs chantiers de ce projet demeurent en suspens. Il s'avère aujourd'hui difficile de venir à bout des bidonvilles. Jusque-là, sur les 85 villes et centres urbains concernés, 59 villes ont été déclarées sans bidonvilles. Ce programme a permis l'amélioration des conditions de vie de près de 277.583 bidonvillois de 59 villes sur les 85 qui devaient être déclarées "Villes sans bidonvilles", soit près de 66% des familles concernées, à savoir 388.400 familles. Rappelons que le nombre initial des ménages recensés en 2004 n'a été que de 270.000 soit une hausse de 56%, ce qui représente environ 10.600 ménages supplémentaires par an. Toutefois, le HCP fait savoir que le logement de type « bidonville ou habitat sommaire » représente 5,6% des ménages au Maroc, soit plus de 420.00 familles. Hausse des bidonvilles, prolifération de l'habitat insalubre et anarchique, manque de foncier et insolvabilité des ménages sont parmi les contraintes qui se posent. S'y ajoutent la difficulté du mobilier, le financement des partenaires et les problèmes d'ordre technique entravant l'aboutissement des différents projets. A noter que le coût global de ce projet s'élève à 32 milliards de dirhams, dont 10 milliards de dirhams subventionnés par l'Etat, soit 30%. Les 70% restants sont répartis entre les recettes de péréquation des opérations et les contributions des ménages bénéficiaires. En outre, le Fonds de solidarité habitat et intégration urbaine (FSHIU) est alimenté par les taxes sur le ciment, le sable et le rond à béton. Il a permis de drainer, à fin 2017, des ressources de 25,5 milliards de dirhams. Des ressources qui ont été consacrées aux projets de résorption des bidonvilles, de mise à niveau urbaine et de traitement de l'habitat menaçant ruine.