Il représente un axe stratégique de l'INDH Le programme «Villes sans bidonvilles» est l'un des chantiers les plus ambitieux des deux dernières décennies au Maroc. Le programme avait été lancé en 2004 avec comme ambition d'éradiquer tous les bidonvilles des centres urbains répartis dans 85 villes. Selon le groupe Al Omrane, ce chantier concerne actuellement près de 300.000 ménages. A ce stade, l'état d'avancement du programme fait ressortir un taux de réalisation de 83%. A fin 2017, 232.000 ménages ont ainsi été relogés. Plus encore, 16.000 ménages sont concernés par les unités d'habitat disponibles et en attente de transfert sur la même période, indique la même source. Dans le même sens, 17.438 ménages sont concernés par les unités en cours de travaux. Depuis son lancement en 2004, le programme «Villes sans bidonvilles» a permis de réaliser de réels progrès sur le terrain. Globalement, 59 villes sur les 85 ciblées par le programme ont été déclarées récemment sans bidonvilles. Il faut dire que ce programme représente un axe stratégique de l'Initiative nationale pour le développement humain, une composante essentielle de la mise à niveau urbaine et un chantier d'envergure du développement durable et adopte une approche participative qui implique l'ensemble des partenaires au niveau local et central, ainsi que la population cible. Ce programme vise essentiellement les familles qui occupent des baraques dépourvues de conditions d'hygiène et de salubrité. Aujourd'hui, 277.583 ménages ont vu leurs conditions d'habiter s'améliorer. La majorité des ménages dit être satisfaite de son logement. Près de 90% se disent satisfaits de leur logement décent et de ses équipements (cuisine et toilettes). Tandis que 84% des familles affirment être satisfaites par rapport au site d'implantation des projets de relogement (source: Enquête nationale pour l'évaluation des impacts des programmes de lutte contre l'habitat insalubre sur les conditions de vie des ménages 2015). Par ailleurs, le programme a permis au Maroc d'engager une nouvelle approche puisant ses fondements, d'une part, dans les Hautes directives royales, et d'autre part, dans la déclaration du Millénaire des Nations Unies et du programme gouvernemental. Ce programme à portée sociale conçoit la ville comme une unité de programmation et fédère dans un cadre contractuel les différents départements ministériels impliqués ainsi que les partenaires concernés au niveau national et local. Il s'agit de contrats «Villes sans bidonvilles» ainsi que de différents types de conventions qui constituent le cadre institutionnel et fonctionnel des interventions des partenaires et des opérateurs. Ces instruments permettent de délimiter, de formaliser et de coordonner les missions de chacun des intervenants dont notamment l'autorité locale, collectivités locales et les opérateurs (Al Omrane…). Concrètement, le programme VSB se réfère aux pratiques techniques déjà testées en matière de résorption des bidonvilles au Maroc, privilégiant certains modes par rapport à d'autres selon les contextes d'intervention. Il s'agit notamment du recasement. Ce dernier consiste en l'attribution de lots aménagés d'une superficie comprise entre 64 et 70 m² pour les lots mono-familiaux et de 80 m² pour les lots bi-familiaux) à valoriser en auto-construction assistée, dans le cadre de lotissements à équipement intégral ou progressif. Le recours à l'aménagement progressif répond au souci de production de lots financièrement plus adaptés aux possibilités et au rythme d'épargne des ménages à ressources limitées tout en assurant la sécurité et la santé des habitants et le développement harmonieux des villes, sur la base de plans de lotissements et d'études techniques préalablement établis. L'autre forme retenue par les responsables dans le cadre du programme est le relogement. Plus concrètement, il s'agit d'attribuer des logements sociaux (d'une superficie hors œuvre inférieure ou égale à 60 m² d'une valeur immobilière totale ne dépassant pas 120.000 dirhams). Ce mode d'intervention est destiné au relogement des bidonvillois recensés et, dans certains cas, aux ménages concernés par des opérations de dédensification des zones à restructurer. Les aides accordées dans ce cadre par l'Etat représentent le 1/3 de la VIT. Enfin le programme peut prendre aussi la forme de restructuration. Il s'agit des opérations ayant pour objectif de doter les grands et moyens bidonvilles pouvant être intégrés au tissu urbain en équipements d'infrastructure nécessaires (assainissement, voirie, eau potable, électrification) et régulariser leur situation urbanistique et foncière. Le coût est calculé sur la base de 1,5 million de dirhams/ha. L'aide de l'Etat (50% du coût) est destinée à l'équipement en voirie et assainissement. L'adduction en eau potable et l'électrification sont à la charge des bénéficiaires avec une contribution, le cas échéant, de la collectivité locale.