Les adhérents du PJD qui ont décidé de rallier le PI entendent ainsi marquer leur désaccord avec la ligne actuelle du parti. Le PJD est aujourd'hui un parti divisé, où les départs se sont multipliés ces derniers mois. Derniers en date : les membres de sa section d'El Gara (centre-ouest), qui ont annoncé rejoindre le Parti de l'Istiqlal. Ce n'est que la suite d'une longue hémorragie, commencée voilà plusieurs mois, qui a vu de nombreux ténors, conseillers et responsables du PJD – ayant parfois exercé des fonctions locales – claquer la porte. Que ce soit pour un ralliement à un autre parti ou la création d'un nouveau front. Principal grief : le fonctionnement des instances de la formation islamiste, les ambiguïtés de son modèle de la légitimité populaire et de la démocratie directe qu'il prône. Les frondeurs contestent la place du PJD dans la cosmogonie politico-institutionnelle, et un appareil qui n'agit que sous la contrainte des événements, réduit aux acquêts du court-termisme. La démocratie partisane au sein du PJD ne se caractérise plus par un fonctionnement relativement autonome et fondé sur une bonne pratique du principe de délégation, déplorent-ils. En de négliger la dimension collective de la représentation, et la lutte contre la corruption, le haut-commandement du parti n'agit que selon une perspective individualiste, au mépris des règles participatives ce qui consacre une personnalisation du pouvoir, tonnent-ils.