Nabil Karoui, qui doit opposer Kaïs Saïed au second tour de l'élection, est incarcéré depuis un mois. La télévision publique prévoit une solution pour diffuser le débat qui doit opposer les deux gagnants du premier tour. La chaîne de télévision publique tunisienne, qui participe à l'organisation d'un débat pour le second tour de la présidentielle, s'est dite prête à ce qu'il se déroule en prison au cas où le candidat Nabil Karoui, en détention provisoire, serait toujours incarcéré. Pour rappel, le 15 septembre dernier , Kaïs Saïed, universitaire ayant fait campagne contre les partis au pouvoir, est arrivé en tête du premier tour avec 18,4 % des voix, devant M. Karoui qui a rassemblé 15,58 % des votes après avoir mené de multiples opérations de charité télédiffusées. Une décision était attendue, mercredi 25 septembre, concernant une libération de M. Karoui, fondateur d'une chaîne de télévision émettant sans licence et poursuivi depuis 2017 pour blanchiment d'argent et évasion fiscale. Mais après de multiples rumeurs de libération, la décision a finalement été repoussée au 2 octobre, a indiqué Kamel Ben Massoud, avocat de M. Karoui, qui est incarcéré depuis un mois. La date de son arrestation, dix jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique. «Si la justice n'autorise pas le candidat Nabil Karoui à participer à ce débat télévisé à l'extérieur de la prison, nous sommes prêts à le faire au sein de la prison», a indiqué Mohamed Lassad Dahech, PDG de la télévision nationale. Cela nécessiterait néanmoins un feu vert des autorités judiciaires et du second candidat, le juriste Kaïs Saïed, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Tunis. Deux débats, d'une durée d'une heure chacun, sont prévus avant le second tour de la présentielle, sous réserve que les deux candidats puissent y participer. Leur date sera fixée une fois confirmée celle du second tour, très probablement organisé le 13 octobre. L'instance chargée d'organiser les élections (ISIE) et le régulateur de l'audiovisuel (Haica) ont demandé à la justice d'autoriser M. Karoui à participer à ce débat, sans réponse jusque-là. Plusieurs missions étrangères d'observation des élections, ainsi que des candidats déçus du premier tour, ont appelé à ce que M. Karoui puisse faire campagne de façon équitable pour le second tour de la présidentielle. Pour les élections législatives du 6 octobre, deux débats seront organisés les 1er et 2 octobre entre neuf représentants de listes indépendantes, de coalitions et de partis politiques, a précisé M. Dahech. La sûreté nationale sera le thème du premier débat et les relations extérieures pour le second. Chaque débat va durer 2 heures et 35 minutes, a-t-il encore ajouté.