Rendez-vous incontournable du marché de l'art contemporain, la première édition de la biennale de Rabat "un instant avant le monde", avec une guest-list inédite, s'est ouverte mardi. Une manifestation d'envergure dans le calendrier culturel proposant une programmation qui se nourrit du passé des formes, des lieux et des individus de la capitale. Durant trois mois, la Biennale investit les hauts lieux artistiques et culturels de la capitale comme le Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain (MMVI), la Villa des arts ou encore la Bibliothèque nationale et le théâtre national Mohammed V, une manifestation qui contribue à accroître la visibilité de l'art et des artistes contemporains et à répondre la demande du public désireux d'accéder à l'art de son époque. Les sites historiques emblématiques de Rabat tels le fort Rottembourg (Borj Lakbir) ou encore le site des Oudayas seront célébrés par des cadors des arts primitifs ainsi que par les différents exposants et galeristes. La ville est la première artiste invitée de cette Biennale. «Ses rues, ses monuments, ses bruits, ses musiques, ses parfums sont autant d'œuvres du réel que les visiteurs découvrent au rythme des flâneries d'un lieu d'exposition à l'autre», expliquent les organisateurs. Ainsi, l'exposition internationale, dédiée aux artistes femmes, est répartie dans plusieurs lieux culturels de la ville de Rabat. Elle réunit 63 artistes et collectifs d'artistes, issues de 27 nationalités différentes et de nombreuses disciplines. Des plasticiennes et peintres, des cinéastes et vidéastes, des chorégraphes, metteuses en scène et performeuses, des photographes et des artistes digitales mais aussi des architectes agrémentent cette manifestation. Le street art n'est pas en reste. Le street artiste Futura et cinq artistes marocains réaliseront un ensemble d'œuvres au parc Hassan II, alors que le jardin Hassan II devrait accueillir ainsi une installation géante et multidimensionnelle sous forme de structures géométriques. Selon le président de la Fondation nationale des musées au Maroc, Mehdi Qotbi, «cette manifestation se voit une occasion de rassembler des artistes, académiciens, historiens d'art et cinéastes venant des quatre coins du monde, autour d'un thème fédérateur : La création. Il s'agit d'une invitation ouverte pour le public vers des espaces de découverte, de dialogue, d'écoute, de regards, de méditation, de réflexion et de dépaysement… mais aussi de considération de valeurs nobles : l'ouverture, la tolérance et la parité» a-t-il précisé. Le commissaire de cette manifestation artistique, Abdelkader Damani, qui jette la lumière sur la raison d'être de cette biennale, relève que «notre dette est fondamentalement à l'égard des femmes. Et s'il faut qu'une nouvelle Biennale existe, il va falloir le courage de faire acte».