La demande de mise en liberté provisoire de la journaliste Hajar Raïssouni, poursuivie pour avortement illégal, sera examinée jeudi 19 septembre par le tribunal de première instance de Rabat. Au cours d'une audience tenue lundi, le tribunal de première instance a reporté au 23 septembre l'examen de cette affaire, alors que la défense a demandé au tribunal de mettre fin à la détention de l'accusée en l'absence notamment du flagrant délit. La défense a soulevé la nullité des procès-verbaux établis par la police judiciaire tout comme elle a sollicité la convocation de témoins au fait de la relation de mariage de la journaliste. Parmi les témoignages demandés, figure celui d'un médecin de permanence au sein du service des urgences de la maternité qui avait effectué un examen de contrôle préliminaire pour l'intéressée. Le représentant du ministère public a de son côté préconisé le rejet des requêtes de forme présentées par la défense, y compris l'absence du flagrant délit et la nullité des procès-verbaux qu'il a jugés "irréprochables au regard du Code de procédure pénale". Toutes les procédures et dispositions prises dans cette affaire, a-t-il affirmé, "sont largement respectueuses des principes de la légalité et de la légitimité". Rappelons que dans un communiqué publié le 5 septembre, le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat a nié le caractère politique de cette affaire. « L'arrestation de la journaliste concernée n'a rien à voir avec sa profession, elle est due à sa visite dans une clinique qui a été contrôlée principalement sur la base d'informations obtenues par la police judiciaire sur la pratique habituelle des avortements dans la clinique concernée », affirme le communiqué. Le procureur du Roi a mentionné que l'enquête en question n'a rien à voir avec la profession de journaliste, mais concerne des actes constituant des infractions pénales au regard du droit pénal, à savoir la pratique de l'avortement, l'acceptation et la participation d'avortements à des tiers et la corruption. Pour rappel, la journaliste marocaine Hajar Raissouni, officiant dans le journal arabophone Akhbar Al Yaoum, a été arrêtée pour motif d'avortement illégal le 31 août à Rabat et a comparu le 2 septembre devant le procureur du roi. Elle est suspectée de relations sexuelles illégales ayant entraîné une grossesse et un avortement illégal.