Le tribunal de première instance de Rabat a décidé d'examiner jeudi prochain la demande de mise en liberté provisoire de Hajar Raissouni. Au cours d'une audience tenue lundi, la Cour a reporté au 23 septembre l'examen de cette affaire, alors que la défense a demandé au tribunal de mettre fin à la détention de l'accusée en l'absence notamment du flagrant délit. En outre, la défense a soulevé la nullité des procès-verbaux établis par la police judiciaire tout comme elle a sollicité la convocation de témoins au fait de la relation de mariage de la journaliste. Parmi les témoignages demandés, figure celui d'un médecin de permanence au sein du service des urgences de la maternité qui avait effectué un examen de contrôle préliminaire pour l'intéressée. Le représentant du Ministère public a de son côté préconisé le rejet des requêtes de forme présentées par la défense, y compris l'absence du flagrant délit et la nullité des procès-verbaux qu'il a jugés «irréprochables au regard du Code de procédure pénale». Toutes les procédures et dispositions prises dans cette affaire, a-t-il affirmé, «sont largement respectueuses des principes de la légalité et de la légitimité». Le Procureur général du Roi près le Tribunal de première instance de Rabat avait affirmé que les poursuites judiciaires engagées contre une journaliste, arrêtée récemment en compagnie d'autres personnes dont un médecin, ne sont pas liées à son statut professionnel, mais sont motivées par des actes relatifs à l'avortement. L'arrestation de l'intéressée est intervenue de manière fortuite suite à sa visite à une clinique, qui faisait l'objet d'une surveillance sur la base de renseignements reçus par la police judiciaire au sujet de pratiques récurrentes d'opérations d'avortement, avait-t-il précisé dans un communiqué.