Le Maroc subirait une dégradation de la qualité de l'eau, selon un rapport publié par la banque mondiale sous le titre ‘Qualityunknown. The invisible Water Crisis'. Le Maroc fait partie des pays où "les nitrates dans l'eau potable dépassent souvent les seuils de sécurité conventionnels, non seulement en raison de fortes concentrations dans les eaux de surface, mais aussi en raison de la contamination des eaux souterraines", selon Qualityunknown. The invisible Water Crisis', rapport de la Banque mondiale . Cette dégradation menace jusqu'à un tiers de la croissance économique du pays, «et aggrave les problèmes sanitaires, réduit la production de denrées alimentaires et exacerbe la pauvreté dans de nombreux pays », constate David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale. L'une des principales raisons de la mauvaise qualité de l'eau est l'azote. Il est répandu sous forme d'engrais sur les terres agricoles, il finit sa course dans les rivières, les lacs et les océans où il se transforme en nitrates selon le rapport. Il faut relever que les nitrates font augmenter les retards de croissance jusqu'à 19% et réduisent la quantité de nourriture , sachant queles denrées perdues dans les eaux salées pourraient nourrir 170 millions de personnes. Pire encore, de nouveaux polluants apparaissent chaque jour, et leurs effets sont encore inconnus. «Une interprétation de ces conclusions suggère que les subventions pour financer les engrais entraînent des dommages pour la santé humaine qui sont aussi grands, peut-être même plus grands, que les bénéfices qu'ils apportent à l'agriculture », ajoute le rapport. Aujourd'hui, les Marocains optent de plus en plus pour l'eau en bouteilles. D'après une enquête réalisée par le groupe Sunergia, la consommation des bouteilles a augmenté entre 2010 et 2016. Ce changement d'habitude de consommation est dû au manque de confiance dans l'eau du robinet, selon la même source. Suite à cette situation alarmante, la banque mondiale recommande aux pays de prendre des mesures strictes pour améliorer la qualité de l'eau. À cette situation, s'ajoute un autre problème écologique de taille : la quantité de l'eau. Il est à rappeler que la quantité de l'eau est en baisse continue également. Selon le rapport des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau, le Maroc fait partie de la liste noire, celle des pays confrontés à un stress hydrique compris entre 25% et 70%. L'augmentation du stress hydrique traduit une utilisation considérable des ressources en eau, comportant des répercussions plus lourdes sur la durabilité des ressources, ainsi qu'un risque accru de conflits entre les utilisateurs. Il n'existe pas de solution «miracle» à la détérioration de la qualité et la quantité de l'eau. La banque mondiale propose tout de même plusieurs approches pour faire face à ce problème : encourager la participation citoyenne en partageant des informations fiables et exactes ; construire des infrastructures de traitement des eaux facilitées par des mesures d'incitation en faveur de l'investissement privé ; encourager les investissements destinés à mieux traiter les eaux notamment, celles polluées.