Quatre militaires français de l'opération Sangaris ont été auditionnés dans l'enquête sur les soupçons de viols sur mineurs dans le camp de l'aéroport M'Poko à Bangui lors d'un déploiement en Centrafrique. Ces soldats appartiennent à un régiment d'infanterie de Colmar. L'un d'eux a été placé en garde à vue alors que les trois autres soldats sont entendus sous le régime de libre mis en cause. L'opération française « Sangaris », qui n'est pas sous commandement de l'ONU, a été déclenchée en 2013 dans le but de stabiliser la situation en Centrafrique qui était confrontée à des violences entre communautés chrétienne et musulmane. Mais il s'est avéré que des militaires français de l'opération ont profité de la misère des enfants sur le camp de déplacés de l'aéroport M'Poko à Bangui pour leur faire subir des abus sexuels contre de la nourriture. Dans le cadre de l'enquête préliminaire, des enquêteurs français se sont rendus en Centrafrique au début du mois de juillet, pour y interroger onze enfants se disant victimes d'abus sexuels, ainsi que des responsables d'association et d'ONG. Informé dès juillet 2014, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait saisi la justice française et lancé une enquête interne mais sans dévoiler l'affaire. Cette dernière, était restée secrète jusqu'à ce que le journal britannique The Guardian révèle fin avril l'existence d'une note confidentielle des Nations unies contenant les accusations d'enfants. Quatre enfants ont témoigné auprès de l'ONU avoir été victimes de viols, deux autres ont expliqué avoir été témoins de ces abus en échange de rations alimentaires. Dans leurs accusations, ils mettent aussi en cause des soldats sous mandat onusien, venus du Tchad et de Guinée équatoriale.