La coalition menée par l'Arabie saoudite qui soutient le président yéménite, a frappé dimanche des séparatistes s'étant emparé la veille du palais présidentiel dans la grande ville du sud Aden, le Yémen s'enfonçant dans une guerre de plus en plus complexe. Les séparatistes luttant pour une indépendance du sud du Yémen ont pris samedi trois casernes et le palais présidentiel à Aden –vide puisque le chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi vit à Ryad–, le gouvernement du Yémen dénonçant un « coup d'Etat ». La prise du palais n'en demeure pas moins symbolique, Aden étant la capitale provisoire depuis que les Houthis, des rebelles issus du Nord, se sont emparés de vastes portions du territoire dont la capitale historique Sanaa. La coalition militaire menée par les Saoudiens a appelé le Conseil de transition du sud (STC) –représentant les séparatistes sudistes– à « se retirer immédiatement et complètement des positions prises par la force » sous peine de nouvelles frappes. Depuis plus de cinq ans, la guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales appuyés militairement par une coalition menée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis aux rebelles Houthis soutenus par l'Iran. Mais depuis mercredi, des affrontements meurtriers ont éclaté au sein du camp anti-Houthis, opposant les séparatistes du Sud aux unités du gouvernement yéménite et culminant avec la prise du palais présidentiel à Aden. Les circonstances du déclenchement des hostilités restent confuses, mais des responsables séparatistes ont accusé le parti islamiste Al-Islah d'avoir tué un commandant de la force « Cordon de sécurité » qui soutient leur cause. Or, selon eux, Al-Islah a infiltré le gouvernement du président Hadi.