L'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable (ONEE) a tenu le 10 juillet la 3ème réunion de son conseil d'administration. Le Conseil d'administration de l'ONEE a été une occasion pour brosser le bilan des ses réalisations. L'activité en eau a été l'un des axes majeurs de ce conseil, l'Office s'est félicité des avancées réalisées sur ce plan, surtout dans le monde rural tant sur l'accès à l'eau potable qu'à l'assainissement. Que peut-on donc dire de la situation des ressources hydriques au Maroc?s Dans un cadre général, le Maroc se doit de relever trois défis majeurs : l'accès à l'eau potable, le raccordement à l'assainissement, et la dégradation de la situation hydrique de certaines régions du pays. Ces trois axes d'action sont les sujets d'investissement majeurs de l'ONEE, vu qu'ils entretiennent une étroite corrélation avec la situation sanitaire des citoyens et avec les indicateurs de pauvreté multidimensionelle. Concernant l'accès à l'eau potable, l'ONEE a affirmé lors de son dernier conseil d'administration que l'accent est mis sur le milieu rural où 97% de la population rurale avait accès à l'eau potable en 2018, soit 12,8 millions d'habitants. L'investissement dans ce cadre s'élève à 14,1 milliards de dirhams dont près de 3,1 milliards de dirhams durant la période 2016-2018. Sur un plan plus global, les chiffres de l'ONEE en 2017 ont indiqué que, sur 681 villes centres gérées par l'ONEE, 37 connaissent des perturbations d'alimentation en eau potable. On se souvient de cette année-là. En effet, en 2017, des villages dans la région de Fès et de Ouazzane avaient été le théâtre de vives protestations des populations locales à cause du manque d'eau. La même année, des villageois avaient tenu ce qu'on avait appelé les «manifestations de la soif» aux portes de Zagora, contre les coupures d'eau récurrentes. Par ailleurs, certaines régions pâtissent de la question de la qualité des eaux. Selon l'Association des Enseignants des sciences de la vie et de la Terre (AESVT), sur 45 à 50% des points de mesure qui ont été faites par le Maroc, la qualité de l'eau a été mauvaise à très mauvaise. Les perturbations de ces années-là semblent être derrière. Bien sûr, avec la situation pluviométrique très aléatoire du pays et la hausse des températures, plusieurs régions du pays ont vu leur ressources hydriques se dégrader. Mais les investissements dans les zones qui en souffrent le plus se poursuivent. L'ONEE compte investir 5,7 milliards de dirhams dans la généralisation de l'accès à l'eau potable en milieu rural à l'horizon 2019-2023, visant la réalisation de plusieurs projets qui permettront de porter le taux d'accès à l'eau potable en milieu rural à 99,3% au profit d'une population additionnelle de plus de 308.000 habitants. En termes d'assainissement liquide, à fin 2018, l'ONEE a indiqué qu'au niveau de 128 localités abritant une population de l'ordre de 5,4 millions d'habitants, le taux de raccordement est désormais de 88,4%. Un parc de 107 stations d'épuration a été prévu pour permettre un taux de dépollution de 77,4%. L'ONEE ambitionne, durant la période 2019-2023, de porter le nombre des stations d'épuration des eaux usées (Step) de 107 à plus de 164, pour une capacité globale de près de 530.000 m3 /j. Rappelons que le Maroc avait lancé en 2006 le Programme national d'assainissement liquide et d'épuration des eaux usées (PNA), qui vise à réaliser un taux de raccordement global au réseau d'assainissement en milieu urbain de 80% d'ici 2020 et de 100% d'ici 2030 et à atteindre un volume des eaux usées traitées de 60% en 2020 et de 100% en 2030. Rappelons également que mercredi dernier l'ONEE a signé avec l'agence française de développement (AFD), deux Conventions de financement d'un montant total de 51 millions d'euros, dans le cadre du programme d'extension et d'amélioration des performances et de la résilience du service d'eau potable dans les provinces du Nord.