Mercredi 17 juillet, les ministres des Finances des pays du G7 ont fait un pas « important » vers un accord mondial sur la taxation du numérique lors de leur réunion à Chantilly, au nord de Paris, malgré les tensions entre les Etats-Unis et la France. Au bout d'une nuit de négociations, les sept économies les plus avancées ont finalement trouvé un consensus, présenté comme « une avancée », sur la taxation des activités des multinationales. «Notre objectif va être atteint. Il y aura un accord l'an prochain au sein de l'OCDE», a fait savoir M. Scholz le ministre de l'Economie allemand. Les ministres ont transmis le dossier de la taxation du numérique à l'Organisation pour la Coopération et le Développement économiques (OCDE) qui devra soumettre un accord au G20 d'ici la fin de l'année 2020. « Il y a maintenant une vraie dynamique, qui n'existait pas il y a encore quelques mois », selon le commissaire européen Pierre Moscovici, qui croit aussi à la possibilité d'un vrai accord. D'autres, sont plus pessimistes. C'est le cas du ministre de l'Economie français Bruno Le Maire qui pense que « s'il n'y avait pas eu aujourd'hui au G7 un accord sur la base taxable, je ne vois pas très bien comment à l'OCDE, avec 129 pays, nous serions parvenus un accord ». Il a par ailleurs appelé à « accélérer maintenant les négociations ». «Nous avons fait des progrès significatifs, mais il reste encore du travail à faire», a affirmé le ministre de l'Economie américain Steven Mnuchin qui a aussi souligné que c'est le premier accord obtenu sur la question entre les pays concernés, après plusieurs négociations. Sur la question des géants du numérique, le G7 Finances a alerté jeudi sur les risques pour le système financier international des projets de cryptomonnaies, comme le Libra annoncé par Facebook. Les ministres du G7 s'étaient mis d'accord mercredi, dès la première journée de leur réunion, pour « agir rapidement » face au « préoccupant » projet de cryptomonnaie Libra. Avec la création annoncée mi-juin de cette monnaie numérique offrant un mode de paiement alternatif aux circuits bancaires traditionnels, Facebook veut bouleverser le système financier mondial. Promise pour 2020, elle s'inspire de crypto-actifs comme le bitcoin.