L'Organisation mondiale de la santé doit décider, ce vendredi, s'il faut ou non, déclarer l'urgence mondiale après la récente propagation du virus Ebola en Ouganda. La réunion aujourd'hui du comité d'urgence sur l'épidémie d'Ebola, qui a fait plus de 1 400 morts en République Démocratique du Congo [RDC], sera suivie en fin de journée d'une conférence de presse au cours de laquelle l'OMS doit annoncer si Ebola va devenir une « urgence de santé publique de portée internationale », après que le virus a gagné l'Ouganda, près de dix mois après s'être déclarée en République démocratique du Congo voisine. L'Ouganda s'est placé en état d'alerte dès le début de l'épidémie en août 2018 dans l'est de la RDC, où 1.405 personnes sont décédées parmi les2.000 cas d'Ebola. Le principal défi des autorités ougandaises face à l'épidémie est la porosité de ses 875 kilomètres de frontière commune avec la RDC, malgré les contrôles sanitaires mis en place aux postes-frontière. Car rappelons-le le souci en RDC est que la population locale ne fait pas confiances aux équipes sanitaires internationales dont le travail est encore plus compliqué par la présence des groupes armés qui entravent leurs interventions sur place. En Ouganda, le virus Ebola a fait cette semaine ses deux premières victimes – un garçon de cinq ans et sa grand-mère – qui avaient assisté avec d'autres membres de la famille à des obsèques en RDC. Les membres de cette famille rentrée en Ouganda,ont été placés sous quarantaine par le minsi où le ministère de la Santé l'avait placée en quarantaine. Pour rappel, l'agence des Nations unies a décrété une telle urgence quatre fois seulement : en 2009 pour la grippe H1N1, en 2014 pour la poliomyélite, en 2014 pour l'épidémie d'Ebola qui a fait plus de 11.300 morts dans trois pays d'Afrique de l'Ouest (Liberia, Guinée, Sierra Leone) et en 2016 pour le virus Zika.