‘'En 1940, un tiers de la population du Maroc était juive'', raconter Joseph Israël, grand rabbin et dirigeant de la communauté juive de Casablanca. Dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Mundo, Joseph Israël relate, non sans un pincement au cœur, l'histoire des juifs du Maroc qui, selon les chiffres, étaient estimés à 600.000 dans les années 50 et dont seuls 2000 sont restés. ‘'A présent, la majorité des jeunes est partie étudier à l'étranger et ne revient plus'', souligne-t-il avant d'ajouter : ‘'Nous avons tendance à disparaitre''. Joseph Israël, ancien juge devenu rabbin par ‘'vocation'', indique que les cinq autres rabbins que compte le Maroc, sont également des magistrats chargés de juger, depuis Casablanca, des affaires liées au divorce, à l'héritage et à la gestion des biens etc, pour les juifs marocains, même ceux qui vivent à l'étranger. Selo ce rabbin, des 200 synagogues qui existaient auparavant, seuls 35 sont opérationnelles à présent, dont la majorité ouvre le vendredi soir ou le samedi pendant la journée pour la prière. Les écoles et clubs juifs ont disparu totalement à Rabat, indique le rabbin Joseph soulignant que seuls quelques-uns existent encore à Casablanca. El Mundo cire l'agence EFE qui avait fait état de messages antisémites apparus récemment appelant à tuer les juifs, notamment une vidéo ayant circulé le 26 octobre dernier dans laquelle des jihadistes appelaient à exterminer les juifs marocains. Cependant, l'activiste juif Sion Assidon, a répondu aux juifs marocains les accusant de ‘'vouloir semer un climat de psychose entre la population juive au Maroc'' et alimenter l'islamophobie. Le journal souligne par ailleurs que sur les 17.000 juifs qui vivaient, il y a longtemps, à Tanger, seuls 90 y vivent encore, et sont âgés de plus de 75 ans.