A une année de son terme, le programme Maroc Numeric n'a atteint que 40% de ses objectifs. Le constat a été relevé à Rabat lors du Conseil national des technologies de l'information et de l'économie numérique. Cette réunion a été l'occasion pour faire le point sur la mise en œuvre de la stratégie numérique nationale lancée en 2009. Pour Abdelkader Aâmara, ministre de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies, le taux de réalisation de 40% reste tout de même un taux «correct» en comparaison avec les chantiers lancés. Mais le gouvernement compte bien aller de l'avant en évoquant déjà une nouvelle phase. «Cette réunion a été consacrée à l'examen de la prochaine phase de mise en œuvre du Plan Maroc Numeric et la mise en place d'un système de gouvernance favorisant une structure susceptible de piloter les projets, de baliser le terrain et de vaincre les résistances concernant les procédures administratives», a annoncé M. Aâmara. Une nouvelle phase avec de nouveaux défis. L'enjeu est de taille. «L'avenir de la compétitivité de l'économie nationale, la pérennisation des chantiers lancés par le Royaume et la connexion à l'économie du savoir sont étroitement liés à nos efforts dans les domaines des technologies de l'information et de l'économie numérique», a ajouté le ministre. Il s'agit surtout dans l'avenir de décliner les axes de travail contenus relatifs notamment à l'économie et la confiance numériques, dans le Plan Maroc Numeric qui est considéré pour les responsables comme une feuille de route importante. Mais il semble que l'administration ait encore du chemin à faire dans ce domaine, puisque les responsables cherchent à renforcer la gouvernance. Pour Abdelkader Aâmara, il s'agit là d'un chantier prioritaire dans la prochaine phase. Le but étant de permettre au citoyen de s'adresser à un guichet unique pour bénéficier des services de l'administration publique. Les premières mesures dans ce sens ont été déjà amorcées, selon le ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration, Abdelâdim El Guerrouj. En effet, le responsable a annoncé que son ministère a donné le coup d'envoi d'une opération en septembre dernier visant à la simplification d'une centaine de procédures prioritaires pour les citoyens et les entreprises. «100 procédures de services publics parmi les plus utilisés aussi bien par le citoyen que par l'entreprise sont en voie d'être dématérialisées. L'objectif est de les faire muter d'un stade informationnel à un stade réellement transactionnel à travers un seul site électronique», a conclu le ministre. Les responsables comptent également sur une plus forte implication, notamment des entreprises. «Nous avons mis en place des programmes dans tous les secteurs. A travers ces programmes, nous accompagnons les entreprises et nous prenons en charge 60% du coût des systèmes informatisés. L'Etat a mis en place ces programmes et a prévu des financements. C'est aux entreprises de venir vers ces programmes», a affirmé Latifa Echihabi, directrice générale de l'ANPME (Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise). En attendant les résultats de la prochaine phase, le Maroc peut déjà se targuer d'avoir atteint le 56e rang mondial en 2012 dans l'indice de l'organisation des Nations Unies concernant les services électroniques, alors que le pays occupait en 2010 la 104e position.