Le ministère du Tourisme cherche à repositionner la destination de Tanger. Adil Douiri a donné le 23 janvier le coup d'envoi de la stratégie de repositionnement et de développement du Détroit. Visiblement, le département du tourisme cherche à retrouver le Nord. La destination de Tanger figure aujourd'hui sur la liste de ses priorités. Car, sur le plan touristique, Tanger est une ville stratégique, pour multiples raisons : situation exemplaire sur le détroit, proximité de l'Europe, flux humains qui transitent chaque année par son port …Suffisamment d'atouts pour en faire une destination touristique de choix. Aujourd'hui encore, la ville concentre encore plus de 14% de la capacité totale en lits hôteliers du pays. Mais, malgré un prestige historique hérité de son statut de ville internationale, le mythe de Tanger est en déclin. Depuis plusieurs années, le tourisme à Tanger est en perte de vitesse au profit de Marrakech et surtout d'Agadir. Plusieurs raisons expliquent cette déchéance : désengagement progressif de l'Etat, faiblesse des investissements privés, engouement des agences de voyages pour le tourisme dans le Sud. C'est à cette problématique que Adil Douiri, ministre du Tourisme, veut s'attaquer aujourd'hui, de front. Une démarche qui s'inscrit d'ailleurs dans le cadre des hautes orientations stratégiques de l'Etat. Depuis quelques années en effet, la ville est l'objet d'un sérieux travail de restructuration. Les projets foisonnent : nouveau port, zones franches, infrastructures routières, complexes touristiques... La volonté d'en finir avec la mono-industrie de la contrebande et du trafic de drogue est clairement affichée. Pour réhabiliter le tourisme local aussi. Une convention a été signée entre le département du tourisme et les différentes administrations locales. Objectif : l'adoption d'une approche - type pour le repositionnement de la ville. En gros, cela consiste à identifier avec précision les cibles de clientèles que peut viser la destination. Le but est de clarifier son positionnement. Parallèlement, l'approche vise à identifier les potentialités et définir par conséquent les produits qu'il convient de développer dans les zones d'aménagement choisies. Un travail qui devra être consolidé par l'établissement d'un schéma de réaménagement urbain de la baie de Tanger. Une démarche importante, en raison de l'échec qu'a connu le précédent plan initié par la Société Nationale de l'Aménagement de la Baie de Tanger (SNABT). Problèmes de conception, conflits entre tourisme et autres activités de la ville sont autant de facteurs qui ont participé au déclin progressif de la baie de Tanger au fil des années. Hasard du calendrier, le ministre a présidé en même temps le conseil d'administration de la SNABT. L'ensemble des administrateurs a encouragé l'organisme à accélérer encore la valorisation de la partie restante de son patrimoine foncier pour contribuer à la modernisation et au renforcement de l'offre touristique de Tanger. Actuellement, la SNABT travaille sur deux grands projets d'envergure dans la région : il s'agit de zone du lac et le projet Ghandouri, dont la valorisation a été confiée à la Caisse de dépôt et de Gestion, à travers sa filiale Maroc Hôtel et Villages. Ça promet.