La stratégie «Halieutis» continue de récolter les fruits de ses efforts. En effet, suite à l'arrêt de pêche généralisé aux céphalopodes qui a duré trois mois, du 15 août au 15 novembre 2012, couplé à des conditions bio-climatiques favorables, une reconstitution du stock des géniteurs de poulpe et un meilleur recrutement pour la prochaine saison ont été relevés par le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime. «Aujourd'hui, les principaux bénéficiaires de ces stocks importants sont ces mêmes pêcheurs qui, à l'annonce de l'interdiction de pêche, avaient fait résistance et opposition à cette mesure de repos biologique», a souligné Zakia Driouich, directrice de la pêche maritime et de l'aquaculture au sein du ministère. À noter que le quota de pêche autorisé au titre de la saison «automne-hiver» 2012/2013, qui s'étalera du 16 novembre 2012, à 00h00 jusqu'au 30 mars 2013, est de 36.000 tonnes au lieu de 20.000 à la même saison 2011/2012. Ce quota s'est donc apprécié de 70%, démontrant l'amélioration palpable des indicateurs biologiques de cette pêcherie. «Nous avions commencé par imposer des périodes de repos biologique dans les régions du sud partant du principe que la pêche des céphalopodes était accessoire au nord. Mais certains fraudeurs continuaient à pêcher au sud et commercialisaient leurs récoltes dans le nord. Il fallait donc absolument stopper cela en commençant par généraliser ces périodes de repos biologique. Et cette année fut la première où l'arrêt de pêche aux céphalopodes a été généralisé sur toute sa durée à tout le Royaume», a souligné Mme Driouich. Et de poursuivre: «Résultat, dans le cadre du suivi scientifique de la pêcherie céphalopodière (poulpe, seiche et calmar) conduit par l'Institut de recherche halieutique (INRH) et à l'issue de la campagne de prospection scientifique par chalutage à bord du navire de recherche (Charif Al Idrissi) réalisée en octobre 2012, il a été constaté une amélioration notable des niveaux de rendement par rapport à ceux enregistrés pendant la même période des années 2010 et 2011». Une amélioration positive de l'état du stock de poulpe, qui selon un communiqué du ministère, est l'aboutissement concret du nouveau mode de gouvernance des pêcheries nationales et de l'application des mesures du plan d'aménagement de cette ressource tel que cela a été tracé dans le cadre de la stratégie «Halieutis». «Il ne faut pas oublier que les mesures de contrôle, de suivi et de traçabilité ont contribué largement au redressement du stock poulpier, notamment le système de suivi par satellite (VMS) qui a été généralisé par les pouvoirs publics à toute la flotte côtière, permettant ainsi d'éviter les interactions entre le pot et le chalut, d'une part, et lutter contre les formes de pêche illégales dans les zones interdites, d'autre part», a rappelé Mme Driouich. Ainsi, les stocks de poulpe en mer se sont revigorés grâce à des mesures de gestion précautionneuses permettant une exploitation rationnelle des possibilités de pêche. «Des mesures qui seront bientôt élargies à la pêche aux crevettes, aux algues, aux petits pélagiques et autres», promet Mme Driouich.