Les troupes israéliennes ont pour la première fois en 17 mois de violences lancé une offensive majeure sur des camps de réfugiés cisjordaniens, après l'attentat suicide perpétré mercredi soir par une femme palestinienne. Appuyé par des dizaines de chars et d'hélicoptères, Tsahal a attaqué dans la nuit de mercredi à jeudi les camps de réfugiés de Balata et de Djénine, en Cisjordanie. Combattant violemment à l'arme lourde, des Palestiniens ont finalement pris au piège jeudi matin 14 soldats israéliens dans une école du camp de réfugiés de Balata. « Nous les encerclons dans une école et nous avons rejeté les appels de l'Autorité palestinienne qui demandait de les remettre en liberté », a ainsi déclaré un des hommes armés à l'agence de presse Reuters. D'autres sources du camp de la ville de Naplouse ont par ailleurs précisé que ces soldats étaient des membres des Forces spéciales israéliennes et qu'ils étaient assiégés dans une école dirigée par les Nations-Unies. Sept Palestiniens – dont cinq policiers- et un militaire israélien ont alors été tués, et 60 Palestiniens blessés lors de ces attaques. Quelques heures auparavant, dans la soirée de mercredi, une Palestinienne avait trouvé la mort en faisant sauter une charge à un barrage militaire israélien en Cisjordanie. Darine Abou Aïché, étudiante en anglais de l'Université Al-Najah de Naplouse, a laissé une cassette vidéo dans laquelle elle déclare avoir opéré pour les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa. Il s'agit donc de la première femme pour laquelle il ne fait aucun doute qu'elle soit une kamikaze.Elle se trouvait dans une voiture aux côtés de deux Arabes israéliens qui ont été blessés et arrêtés. Elle a fait exploser la charge qu'elle portait sur elle lors d'un interrogatoire d'identité, après être descendue de voiture, pour un contrôle de routine. Trois policiers israéliens ont été blessés par l'explosion, deux légèrement et le troisième plus gravement, mais ses jours ne sont pas en danger.