Décidément, l'Istiqlal a du mal à tourner la page de la confrontation qui a marqué l'élection du nouveau secrétaire général. Vendredi dernier, des membres du parti, vraisemblablement des sympathisants de Abdelouahed El Fassi, ont déposé un recours devant la justice. En effet, Hamdoune Hassani et Anas Bensouda pointent du doigt les atteintes et autres manquements qui auraient émaillé l'élection de Hamid Chabat à la tête de l'Istiqlal ainsi que les 26 nouveaux membres du comité exécutif du parti. Qu'en pense alors la nouvelle direction du parti ? Contacté par ALM, le membre du comité exécutif, Adil Benhamza, affirme que le parti n'a encore reçu aucun document officiel concernant cette affaire ajoutant que toutes les informations qui circulent, notamment dans la presse, sont basées sur des suppositions. Mais pour les plaignants, le recours a été bel et bien déposé devant la justice. Ils disent qu'ils ont relevé de nombreuses entorses aux règlements et lois en vigueur actuellement lors de la session du conseil national qui a connu l'élection de Hamid Chabat en tant que nouveau secrétaire général du parti. «Les manquements relevés concernent notamment la loi sur les partis politiques, la loi régissant les syndicats professionnels, la loi régissant les associations, le code pénal et la nouvelle Constitution», affirme une source bien renseignée au sein de l'Istiqlal. Et de poursuivre : «Il faut préciser que l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) était représentée lors de la session du conseil national en tant qu'organisation interne au parti de l'Istiqlal. Ce qui est contraire à la loi. De même, de nombreuses associations ont pris part au conseil en se faisant passer pour des associations internes au parti». La même source affirme que le nombre légal des membres élus du conseil national avait largement été dépassé lors de l'élection de Chabat. Le nombre des présents aurait atteint 977 personnes lors de la session du conseil national alors que leur nombre légal du conseil ne dépasse pas les 877. Cependant, les contestataires ne comptent pas s'arrêter là. Ils projettent ainsi de saisir tous les biens du parti de la balance. «Nous avons enclenché une procédure et nous allons lancer d'autres prochainement pour saisir les biens du parti. Le but est d'interdire toutes transaction initiée par de la nouvelle direction en attendant une décision définitive de la justice sur le recours», annonce un responsable istiqlalien. ALM a vérifié cette information auprès de Me Nouâmane Seddiq, avocat au barreau de Casablanca, qui l'a confirmé. En attendant la réaction officielle de Hamid Chabat, ses proches collaborateurs se disent prêts à contrer toute tentative visant à «dévier le train de changement et de démocratisation» de l'Istiqlal. «Nous saurons répondre à ces tentatives qui ne nous surprennent nullement. Nous nous attendions d'ailleurs à de telles réactions. C'est la raison pour laquelle nous sommes prêts à apporter les réponses adéquates à ces agissements sur les plan organisationnel et politique», conclut Adil Benhamza.